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Bien-être animal : une préoccupation quotidienne de tout éleveur

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Le bien-être animal est un sujet régulier dans l’actualité. D’apparence simple, c’est pourtant une notion dont les fondements scientifiques sont relativement récents. Analyser, comprendre et objectiver les besoins et attentes des animaux n’a été rendu possible que grâce à des études approfondies du comportement des animaux en bâtiment et en liberté.

 

Ces études ont notamment permis d’élaborer des grilles d’évaluation utilisables sur le terrain et qui servent de support pour des préconisations d’aménagements et de pratiques en élevage.

Qu'est ce que le bien-être des animaux ?

Le bien-être des animaux est défini par l'ANSES comme "l'état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l'animal" (Avis Anses, février 2018). En complément de l’approche purement physiologique, cette définition intègre les découvertes récentes de l’éthologie, étude des comportements des animaux dans leur milieu naturel. Cette science a pour objectif d’analyser objectivement les comportements des animaux, en évitant l’anthropomorphisme (tendance à concevoir les divinités ou les animaux à l’image des hommes et à leur prêter de ce fait des comportements humains, Wiktionnaire).

Les 5 libertés de l’animal 

Le Farm Animal Welfare Council est un organe consultatif indépendant créé par le gouvernement de Grande-Bretagne à la fin des années 70. Son but est d'étudier les conditions de bien-être des animaux en élevage, pendant leur transport sur les lieux d'abattage et de conseiller le gouvernement britannique sur les changements qui pourraient être nécessaires. En 1992, cette organisation définit les cinq libertés de l’animal : 

  1. Ne pas souffrir de faim ou de soif
  2. Ne pas souffrir d’inconfort
  3. Ne pas souffrir de douleurs, de blessures ou de maladies
  4. Ne pas éprouver de peur ou de détresse
  5. Pouvoir exprimer les comportements naturels de l’espèce.

Des aménagements possibles 

Les 4 premiers besoins relèvent des contraintes de tout élevage. Ne pas y subvenir serait, en dehors d’un aspect purement moral, totalement contreproductif. Les animaux tomberaient vite malades, nécessiteraient des soins coûteux, et ne produiraient pas aussi bien que s’ils sont en bonne santé (viande, œufs, lait).

Le cinquième enjeu est issu des découvertes récentes de l'éthologie. L’observation du comportement des animaux en liberté constitue une source d'information fondamental pour déterminer les leviers à actionner et les conditions particulières à mettre en place au sein des élevages pour contribuer favorablement à cet aspect du bien être. Par exemple, une chèvre en liberté a tendance à grimper et se percher et peut ressentir de la frustration si son environnement ne le lui permet pas. Certains animaux ont besoin d’espace, de contact avec des congénères, de surface de grattage, d’aires de fouissage...

Des aménagements favorisant ces comportements naturels sont donc possibles : 

  • création de parcours et de circulation à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments (pâtures, paddocks...)
  • installation de brosses
  • implantation de perchoirs
  • ajout de litière favorisant le fouissage etc.

Plusieurs grilles d’évaluation du bien-être spécifiques

A partir d’une observation rigoureuse du milieu de vie et des comportements spécifiques des animaux, des protocoles évaluant leur bien-être ont été construits au niveau européen dans le cadre du projet Welfare Quality®.

En découle aujourd’hui la mise en œuvre en France de méthodes d’évaluation spécifiques pour chaque espèce :

  • EBENE pour les volailles
  • BOVIWELL pour les vaches
  • BEEP pour les cochons
  • GOATWELL pour les chèvres

A terme, tous les élevages français seront évalués et accompagnés notamment avec l’aide de ces outils. Les conseillers des Chambres d’agriculture sont formés pour accompagner les éleveurs sur cette évaluation et l’évolution de leurs pratiques et aménagements d’élevage dans une démarche de progrès continu.

Un Pacte biosécurité : bien-être animal 

Dans le cadre du Plan de relance, l’élevage est soutenu par l’Etat et l’Union Européenne, sous la forme d’un pacte biosécurité-bien-être animal. Doté d’une enveloppe de 100 M d’€ son objectif est de permettre aux éleveurs d’investir pour renforcer la prévention des maladies animales (biosécurité) et améliorer les conditions d’élevage pour plus de bien-être animal.

Disposant de nombreux conseillers en élevage de proximité et de terrain, les Chambres d’agriculture accompagnent notamment les éleveurs sur l’adaptation de leur exploitation pour répondre aux enjeux sur le bien-être animal et la biosécurité. Elles leur proposent des formations sur la biosécurité (prévention des zoonoses – maladies transmissibles l’Homme) et sur les pratiques d’élevage en lien avec le bien-être animal et les aident à déposer leurs dossiers d’investissement permettant de renforcer la prévention des maladies et d’améliorer les aménagements de leurs élevages.

Pour en savoir plus sur le bien-être animal :

Les 10 idées reçues sur le bien-être animal

Pacte biosécurité bien-être animal et sur le site du ministère de l'agriculture

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