Territoire
Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Les forêts françaises sont lourdement impactées par les effets du changement climatique. Les images de peuplements en crise sanitaire ou celles d’hectares ravagés par les flammes ponctuent désormais l’actualité. Au côté des autres acteurs de la forêt, des actions de conseil destinées aux propriétaires forestiers et des démarches d’animations territoriales mises en œuvre par les conseillers forestiers des Chambres d’agriculture contribuent au déploiement des politiques publiques en faveur de l’adaptation des forêts au changement climatique et de la prévention contre l’extension du risque d’incendies.
En 2022, la surface brûlée dans l’hexagone (forêts, surfaces agricoles et espaces naturels) représentait 72 000 hectares, dont 10 000 hectares de végétation, occasionnée par près de 20 000 incendies. En 2023, le nombre de 13 000 départs de feux reste un chiffre significatif (source : ministère de la transition écologique). Maintenant, le terme de méga feux est entré dans le langage commun.
Au printemps 2023, une nouvelle campagne d’information sur les obligations légales de débroussaillement (OLD) a été déployée auprès des collectivités, des propriétaires de biens immobiliers voisins d’espaces forestiers et des propriétaires forestiers. Cette campagne porte sur l’intérêt, le calendrier de mise en œuvre et le déploiement des OLD.
Un « fonds Vert », destiné à accompagner les collectivités territoriales dans leur transition écologique et contribuer à répondre aux enjeux de la planification écologique participe aussi à l’objectif de la prévention du risque incendie. Les actions éligibles portent essentiellement sur l’amélioration de la protection des territoires situés à l’interface entre des massifs boisés ou végétalisés et des zones bâties, ce qui correspond à 90 % des situations de départ de feux (source ministère de la transition écologique). Enfin, la loi du 10 juillet 2023 visant à renforcer la prévention et la lutte contre l'intensification et l'extension du risque incendie en forêt et à ses abords mobilise largement les acteurs des territoires autour de cet objectif commun.
Le risque incendie est envisagé non seulement en forêt mais également dans les surfaces agricoles et les espaces naturels. Le texte prévoit l’élaboration d’une stratégie nationale de défense des forêts et des surfaces non boisées contre les incendies d’ici juillet 2024 par les ministères chargés de la forêt, de l’environnement, de l'urbanisme et de la sécurité civile, en concertation avec des représentants des acteurs des territoires, et parmi ceux-ci les Chambres d’agriculture.
Placés sous l’autorité du préfet, les plans de protection des forêts contre les incendies (PPFCI) sont ainsi rendus obligatoires dans les départements dont les bois et forêts sont simplement classés à risque, ce qui équivaut à une extension considérable de ces plans dans les territoires situés au nord de la Loire.
Les agriculteurs seront également concernés et sollicités. Toute une campagne d’information et de sensibilisation aux risques d’incendie à proximité ou à l’intérieure de parcelles forestières sera déployée. Les préfets peuvent prescrire des surfaces qualifiées de « coupures de combustible » ou pare feu dont l’entretien doit faire l’objet de contrat de mise en valeur agricole. La suppression du couvert forestier dans le cadre de la prescription des coupures de combustibles ne sera pas considérée comme un défrichement et ne donnera donc pas lieu à compensation.
En cas de risque incendie très sévère, les préfets pourront prescrire la réalisation des travaux agricoles et en particulier des moissons la nuit. De plus, ils devront établir une liste des acteurs pouvant être mobilisés en soutien à la lutte contre l’incendie, qui inclura les agriculteurs disponibles et volontaires dans chaque commune ainsi que leurs citernes d’eau.
Les agriculteurs pourront être réquisitionnés pour l'approvisionnement en eau (source ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire).
Les forêts figurent au premier rang dans la captation et le stockage de carbone, la fourniture de matériaux biosourcés, la production d’énergie et participent ainsi activement à la lutte contre le dérèglement du climat.
Dans l’objectif d’assurer la continuité des services assurés par les forêts, le Président de la République a formulé l’objectif d’un renouvellement de 10% de la forêt française et de la plantation d’un milliard d’arbres d’ici à 2030. Le guichet France 2030 prend le relai du Plan de relance en faveur du renouvellement forestier. Il s’agit de soutenir les propriétaires forestiers publics et privés dans l’adaptation des forêts menacées par le réchauffement climatique et le renouvellement des forêts sinistrées (incendies, crises sanitaires), en voie de dépérissement ou très vulnérables. L’objectif consiste à sélectionner avec attention des essences plus résilientes au changement climatique.
Qu’il s’agisse de prévention des incendies, de reboisement ou de gestion de leurs parcelles forestières, les agriculteurs ou propriétaires forestiers peuvent faire appel aux 120 conseillers spécialisés déployés dans le réseau des Chambres d’agriculture. Ces derniers agissent au quotidien concernant :