L’innovation est essentielle afin de maintenir et développer la compétitivité des exploitations, tout en contribuant à développer des réponses agricoles aux grands défis sociétaux
Pour cela, les agriculteurs ont besoin de s’appuyer sur un conseil alimenté par des références locales et nationales, techniques et économiques, rapidement transférables et directement en prise avec leurs besoins.
Les stations d’expérimentation constituent des outils permettant de répondre à ce besoin. Elles offrent une expertise proche et réactive aux attentes des professionnels. La synergie entre les stations d’expérimentation, les conseillers et les groupes d’agriculteurs garantit un développement de qualité. Elles constituent d’excellents supports de transferts de solutions innovantes éprouvées vers tous les agriculteurs et offrent des supports pédagogiques pour les formations.
Les Chambres d’agriculture s’appuient sur les travaux d’une soixantaine de stations d’expérimentation réparties sur l’ensemble du territoire. Elles couvrent des productions variées :
Les thématiques travaillées concernent le matériel végétal, l’autonomie alimentaire, la réduction des intrants, l’énergie ou l’agro-machinisme.
Ce réseau de stations met au point des techniques agronomiques innovantes pour améliorer la compétitivité et les revenus des exploitants et faire face aux enjeux environnementaux. Certaines stations sont labellisées Agriculture Biologique, d’autres sont mixtes et permettent un transfert de connaissances et pratiques entre les méthodes de productions biologiques et conventionnel. C’est ici que les innovations de demain sont expérimentées pour valider leurs applications sur le terrain.
Dans le cadre d’un conseil, d’un accompagnement ou d’une formation adaptée, ces références expérimentales issues des travaux des stations permettent d’appuyer les agriculteurs dans leur prise de décision, et la mise au point de techniques et de systèmes innovants pour répondre aux enjeux de l’agroécologie, de la résilience et de la multiperformance des exploitations.
La diffusion et la valorisation des résultats des expérimentations et leur appropriation par les agriculteurs sont donc essentielles. Elles se font par plusieurs canaux :
Ces références sont également valorisées au sein d’outils à destination des agriculteurs et des conseillers qui les accompagnent dans l’évolution de leur exploitation.
Le Programme National de Développement Agricole et Rural (PNDAR) défini pour la période 2022-2027 les priorités d’actions soutenues financièrement par le compte d’affectation spécial pour le développement agricole et rural (CasDAR).
Le réseau des Chambres d’agriculture est un des principaux acteurs du développement agricole et rural mobilisé à la fois dans le cadre des programmations régionales de développement agricole et rural (PRDAR) et dans la mise en œuvre de projets ponctuels en réponse aux appels à projet fiancées par le CasDAR.
Avec la mise en œuvre des programmes régionaux, l’ambition des Chambres d’agriculture est de « Stimuler l’innovation et mobiliser la R&D au service du conseil et de la formation du réseau des Chambres d’agriculture et de ses partenaires pour anticiper et accompagner les transitions agroécologiques et créer de la valeur dans les exploitations et les filières en impliquant les agriculteurs dans la recherche de la multiperformance des exploitations et des territoires et en impactant le plus grand nombre d’agriculteurs. »
Les actions des Chambres d’agriculture inscrites dans le cadre du contrat d’objectifs et de performance :
Pour répondre aux enjeux sociétaux et agricoles, en lien avec les thématiques prioritaires du PNDAR, les Chambres d’agriculture orientent leurs programmations autour de 5 actions élémentaires (AE) de travail, communes à chaque région et à la tête de réseau, Chambres d’agriculture France :
Cette action élémentaire a pour finalité de favoriser le renouvellement des actifs agricoles à travers l’accompagnement de l’installation de nouveaux exploitants et de la transmission des exploitations, l’appui aux nouvelles formes d’exercice du métier et à la prise en compte de la qualité de vie au travail, afin de :
Afin de renforcer la prise en compte du changement climatique dans les exploitations agricoles pour en favoriser la durabilité et la résilience, les Chambres d’agriculture contribuent à accompagner :
Afin de préserver les écosystèmes et tout particulièrement la biodiversité dans les territoires agricoles, les Chambres d’agriculture accompagnent :
Pour répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire et à la consommation croissante de produits locaux et de qualité, les Chambres d’agriculture se mobilisent en faveur d’une alimentation durable et la création de valeur (économique ou non) dans les territoires.
Elle intègre les actions relatives à l’émergence et accompagnement des projets de création de valeur dans les territoires répondant aux attentes sociétales.
L’innovation nourrit le conseil et l’accompagnement auprès des agriculteurs en développant des solutions innovantes pour les aider à faire face aux défis d’aujourd’hui et demain.
Afin d’harmoniser et mettre en cohérence les travaux d’IRD (innovation, recherche, développement) du réseau des Chambres, et au-delà de la coordination de l’IRD, les Chambres d’agriculture veillent à développer et accompagner :
L’ensemble des résultats issus des PRDAR Chambers d’agriculture sont disponibles sur la plateforme de la R&D agricole.
Les Chambres d’agriculture sont impliquées dans de nombreux partenariats avec les autres organismes de la recherche et du développement agricole : INRAE, Instituts Techniques Agricoles, ONVAR (Organismes Nationaux à Vocation Agricole et Rurale), établissements d’enseignements, etc.
Ces partenariats peuvent se traduire par des actions engagées dans le cadre de conventions, la réponse commune à des projets européens et nationaux, des actions territoriales.
Ces échanges et travaux communs permettent de mutualiser les efforts et les résultats et assurent un continuum recherche, enseignement et développement-transfert.
Cette cellule « Recherche – Innovation – Transfert » créée par l’INRAE, l’ACTA et Chambre d’agriculture France vise à développer le transfert des travaux de recherche d’innovation et leur appropriation par les acteurs de terrain.
L’ACTA, Chambre d’agriculture France et INRAE ont uni leurs compétences afin de proposer une réponse globale mêlant apports de la recherche, partage et mutualisation des connaissances. L’objectif : rendre accessibles l’ensemble de ces connaissances pour améliorer le conseil agricole apporté aux agriculteurs et leur permettre d’accéder de manière simple aux données et ressources via une plateforme numérique. Depuis sa création, cette cellule bénéficie du soutien du ministère chargé de l’agriculture par un financement dédié du CASDAR (compte d’affectation spécial au développement agricole et rural).
Des thématiques prioritaires sont travaillées dans le cadre de cette cellule :
Afin d’accompagner les agriculteurs dans la sortie du glyphosate engagé par le gouvernement en 2018 dans un plan d’action global pour la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, la Cellule RIT a fait de ce sujet son premier chantier. Il avait pour objectifs d’identifier et promouvoir les techniques alternatives aux herbicides avec un focus prioritaire sur les alternatives au glyphosate, pour l’ensemble des filières de productions végétales. Cette action a permis la création d’un centre de ressources glyphosate/herbicides le 02 février 2019, sur la base des sites internet existants EcophytoPIC et GECO.
Les plantes de services présentent des opportunités intéressantes en termes de gestion de bioagresseurs, d’amélioration de l’état structural des sols, de fourniture de nutriments, de stockage du carbone atmosphérique etc. grâce aux différents services écosystémiques qu’elles peuvent apporter aux systèmes agricoles. Avec l’appui de plus de 45 experts techniques, la Cellule RIT a produit près de 40 ressources techniques aidant à la compréhension des mécanismes en jeu et à la maitrise de leur conduite au champ, valorisées dans l’outil GECO.
En application de la feuille de route « cuivre » établie dans le cadre du plan Écophyto 2+, la Cellule RIT s’est attachée à rendre accessible à la profession viticole les solutions existantes présentant les alternatives possibles à l’usage du cuivre en viticulture suite au recueil et à l’analyse des résultats obtenus auprès de 400 expérimentations menées en France durant les 20 dernières années. Un centre de ressources a été développé et au sein du portail ÉcophytoPIC dédié à la protection intégrée des cultures.
Dans le cadre du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique organisé par le ministère de l’Agriculture et de l'Alimentation et le ministère de la Transition écologique, la Cellule RIT a participé aux travaux de 2 des 3 grandes thématiques. Une cartographie des leviers techniques d’adaptation au changement climatique mobilisables par les agriculteurs, a été produite en partenariat avec le RMT Clima piloté par les Chambres d’agriculture et Arvalis - Institut du végétal.
Dans le cadre du Plan national de souveraineté protéinique, la Cellule RIT s’attelle à valoriser et formaliser des connaissances acquises par la recherche et le développement agricole pour appuyer la conception de systèmes agricoles favorisant l’autonomie protéique et le bouclage du cycle de l‘azote.
Les réseaux mixtes technologiques (RMT) visent à développer des relations de travail approfondies entre acteurs de la recherche, de développement et de l’enseignement. Les RMT contribuent ainsi à accélérer la transformation des résultats de recherche en connaissances, méthodes et outils actionnables, à favoriser leur appropriation et à renforcer la pertinence des questions adressées à la recherche.
Les RMT ont été créés par le ministère de l’agriculture en 2006 dans le cadre de la loi d’orientation agricole. L'agrément de la plupart des RMT a été renouvelé en 2014 puis en 2020 pour une durée de 4 ans.
Ils rassemblent, autour de thématiques à forts enjeux socio-économiques et environnementaux, des équipes de recherche, de formation et de développement. Ils constituent de véritables collectifs d’experts et mettent en place des actions variées :
Les RMT sont des lieux d’où émergent de nouvelles questions à la recherche. C’est une autre manière de travailler ensemble qui est ici à l’œuvre, contribuant à un réel décloisonnement entre acteurs de la recherche, de la formation et du développement. Des programmes de R&D peuvent être élaborés dans le cadre des RMT. Ils seront ensuite proposés par les partenaires du RMT concernés, aux appels à projet.
Les Chambres régionales d’agriculture se sont très largement impliquées dans les RMT en co-animant ces dispositifs auprès des instituts techniques ou en étant pour certains pilotes :
> RMT « Agroforesteries » piloté par Chambre d’agriculture France
> RMT « Champs et Territoires ateliers » piloté par la Chambre régionale de Bourgogne Franche Comté
> RMT « Agriculture urbaine » piloté par la Chambre départementale de l’Ain
> RMT « CLIMA » piloté par Chambre d’agriculture France
> RMT « Sols et territoires » piloté par la Chambre régionale Grand Est
Les Chambres d’agricultures sont également impliquées dans d’autres RMT au sein desquelles elles participent en tant qu’animatrices d’axes de travail ou autre : RMT Bouclage, RMT Travail, RMT Travail en agriculture, RMT SPICEE, etc.
Depuis 2007, l’INRAe a impulsé la création de plusieurs Groupements d’intérêt scientifique (GIS) nationaux visant à associer les compétences des différents organismes de recherche-développement, auxquels le réseau des Chambres d’agriculture participe activement.
Ils contribuent largement aux avancées scientifiques et aux innovations, non seulement en diffusant des travaux, mais en encourageant la recherche de résultats concrets et opérationnels nécessaires pour relever les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs aujourd’hui.
Les Chambres d’agriculture sont fortement mobilisées dans les différents groupes de travail et les projets de ces GIS. Leur implication favorise des contacts directs avec les producteurs garantissant la cohérence entre les questions traitées dans le cadre du GIS et les préoccupations du terrain. Elles sont aussi fortement impliquées dans les projets qui émanent de ces GIS et permettent une remontée efficace des préoccupations et des besoins du terrain, tout en apportant une expertise technique et un relais essentiel dans la diffusion des résultats expérimentaux et des innovations auprès des agriculteurs.
Les GIS filières ont pour objectif de construire et conduire, par filière de production, des programmes de recherche finalisée et des programmes de développement, pour la mise au point de systèmes de production intégrées à haute valeur économique, sociale et environnementale.
En tant que membre fondateur associé de ces GIS filières, Chambres d’agriculture France participe aux réunions stratégiques et aux instances techniques, et met à disposition des collaborateurs de Chambres d’agriculture, pour participer aux différents groupes de travail.
Les Chambres d’agriculture sont particulièrement impliquées dans les GIS :
Deux GIS thématiques d'envergure nationale jouent un rôle clé pour le développement de systèmes agricoles durables.