À leur création, le 3 janvier 1924, les Chambres ont été l’un des leviers majeurs d’une agriculture exsangue de main d’œuvre en accompagnant, pas à pas, la révolution d’un progrès vital pour nourrir tout un pays et où chaque lopin de terre devait devenir une parcelle nourricière.
Avec la loi du 3 janvier 1924, les Chambres d’agriculture voient le jour sous la forme de collèges de paysans élus qui doivent permettre l’application des réformes nationales dans les départements et notamment d’accompagner le remembrement des terres agricoles dont le principe avait été décidé en 1919. Les exploitations et l’agriculture française se (re)structurent pour faire face à une production étrangère moins chère et largement importée avec le développement du commerce mondial. Ainsi, les Chambres d’agriculture se prononcent dès 1936 pour la création d’offices de régulation dont celui du blé pour stabiliser le marché de cette céréale essentielle, afin de garantir des revenus aux producteurs par une politique de prix dirigiste.
Plus tard, à l’issue de la seconde Guerre mondiale, les Chambres vont à nouveau s’adapter et se placer au plus proche des hommes et des femmes de l’agriculture pour leur permettre d’appréhender et d’utiliser au mieux les bénéfices d’une modernisation arrivant dans chaque exploitation. De cet accroissement de la production agricole viendra la nécessité de disposer d’une vision nationale à long terme avec la première loi d’orientation agricole de 1960, puis européenne avec la première Politique Agricole Commune en 1962.
Durant les années 60-70-80, les Chambres d’agriculture en pleine force de l’âge, s’impliquent fortement dans l’objectif de production, de rendement pour sécuriser un approvisionnement alimentaire à un coût abordable. Il ne s’agit pas encore de « souveraineté », mais les fondations sont en place.
C’est également l’âge d’or de ces « établissements du progrès agricole », avec la création des Établissements Départementaux de l’Élevage en 1966. Mais l’adaptation des Chambres d’agriculture ne s’est pas limitée à « l’entre soi agricole » puisqu’elles se sont également très vite ouvertes aux évolutions de la société en soutenant « ces femmes d’agriculture », tant dans les exploitations que dans les établissements d’enseignement et jusqu’à leur gouvernance. À l’identique, les Chambres ont été pionnières dans le soutien aux jeunes générations, comprenant rapidement, dès 1973, la nécessité du renouvellement générationnel, avec la création de la Dotation Jeune Agriculteur (DJA).
Puis vint l’âge de la maturité pour les Chambres d’agriculture. Dès les années 80, elles s’ouvrent au monde en accompagnant l’agriculture française face à une concurrence internationale incarnée par les accords du GATT. Durant la même période - et parce que faire des agriculteurs français un modèle à l’étranger, c’est d’abord préserver et valoriser les savoir-faire et productions - les Chambres soutiendront la naissance des labels et signes de distinction (AOP, IGP…) et lanceront ce qui demeure encore comme une « vitrine », un lien direct avec le citoyen, la marque « Bienvenue à la Ferme » visant à faire découvrir et à distinguer terroirs, pratiques et productions.
Désormais, et depuis le début du millénaire, les Chambres s’attellent à contribuer à un nouvel avenir de l’agriculture française :
Encore une fois, les ordres établis se bouleversent et les Chambres d’agriculture demeurent.
Si en 100 ans, les Chambres d’agriculture ont œuvré avec 75 ministres de l’agriculture différents, contribué à l’aboutissement de bon nombre de réformes et traversé diverses crises, elles restent et doivent rester demain, un trait d’union essentiel entre l’agriculture et la société… Entre les agriculteurs et les citoyens.
février 2024
Depuis 100 ans, les Chambres d'agriculture contribuent à l'avenir de l'agriculture française. Ce livre retrace les 100 ans des Chambres d'agriculture divisées en 5 périodes.
février 2024
Depuis 100 ans, les Chambres d’agriculture accompagnent les agriculteurs dans l’amélioration de la performance économique, sociale et environnementale de leurs exploitations pour créer plus de revenus et de valeurs dans les territoires.