Agroforesterie
Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Pratique agricole consistant à intégrer l’arbre dans les systèmes de culture ou d’élevage, l’agroforesterie comporte de nombreux atouts et constitue également un moyen de lutter et d’adapter les systèmes agricoles au changement climatique.
L’agroforesterie est une pratique qui consiste à associer des arbres (isolés ou alignés) et/ou des haies à l’intérieur et autour des parcelles en culture ou en élevage.
Cette pratique ancestrale est revenue au goût du jour dès les années 1970, où quelques chercheurs ont effectué des travaux scientifiques pour en révéler tous les services écosystémiques rendus par les arbres.
L’agroforesterie favorise la biodiversité, les arbres et les haies servent en effet d’habitats pour de nombreuses espèces végétales et animales. Elle permet aussi d’assurer le bien-être des animaux, leur permettant de se protéger du vent, de la pluie et de s’abriter contre la chaleur.
Elle améliore la circulation et le stockage de l’eau, capte les nitrates avant leur atteinte des cours d’eau, elle lutte également contre l’érosion du sol. Elle peut créer un micro-climat diminuant les effets de la sécheresse en évitant l’évapotranspiration.
L’agroforesterie comporte de multiples valorisations : bois-énergie, litière plaquette, carbone...
Il n’existe pas un seul modèle d’agroforesterie. Plusieurs systèmes et combinaisons existent pour s’adapter au maximum aux contraintes agronomiques et climatologiques du terrain exploité et des cultures ou de l’élevage que l’on souhaite y développer.
L’intégration d’arbres peut s’effectuer dans des parcelles de grandes cultures (blé, maïs, orge...). Différents modèles peuvent être alors adoptés : implantation d’arbres mono-spécifiques (noyers, peupliers, pommiers…) ou mélange d’arbres fruitiers, forestiers et d’arbustes. On peut également aligner les plantations ou créer de petits bosquets, implanter des haies et ou des arbres têtards, c’est-à-dire faisant l’objet d’une taille spécifique.
L’agroforesterie n’est cependant pas utilisée que pour les grandes cultures. On peut développer également des vergers maraîchers pour mieux valoriser l’espace et les ressources en productions fruitières et légumières. L’arbre apporte alors ombrage, protection du vent et humidité et permet parfois une transition entre la plantation d’un verger et sa mise en production effective.
Les bénéfices de l’agroforesterie sont aussi exploités en élevage et dans les vignes (limitation des écarts de températures).
On le sait, les arbres sont des puits de carbone et le développement des systèmes agroforestiers permet d’augmenter les potentialités de stockage de carbone d’un système. Par exemple, un système agroforestier intraparcellaire peut stocker en moyenne 3,3 tonnes équivalent de CO2 / ha / an (étude 4 pour 1000 réalisée en 2017). Ce service rendu est aujourd’hui reconnu et peut être valorisé par des dispositifs tels que le Label Bas Carbone. En effet, une méthode Haie a été validée par le Ministère de la Transition Ecologique en 2021 et une méthode pour l’agroforesterie intraparcellaire est en cours de rédaction par le réseau des Chambres d’agriculture.
Les arbres sur une parcelle permettent également de réduire les impacts négatifs du changement climatique sur les cultures et les animaux. Des études sont en cours pour quantifier l’effet positif de la présence d’arbres sur les écarts extrêmes de température dans les vignes. En effet, il a été observé que les parcelles en vitiforesterie étaient moins touchées par les récents épisodes de sécheresse ou de gel.
Le réseau des Chambres d’agriculture compte plus de 120 conseillers agroforestiers qui accompagnent les agriculteurs désireux d’implanter, de gérer ou de valoriser les arbres de leurs exploitations. En 2020, une application numérique a été développée par Chambres d’agriculture France pour outiller les conseillers du réseau afin qu’ils puissent réaliser des diagnostics arborés ou des plans de gestion durable des systèmes agroforestiers à l’échelle d’un territoire ou d’une exploitation adaptée aux objectifs du projet (bois énergie, biodiversité, carbone, paysage…).
Elles accompagnent également les plantations d’arbre et leur gestion durable, ainsi que leur valorisation (bois-énergie, litière plaquette, carbone...).
Pour mettre en valeur ces pratiques, les Chambres d’agriculture ont été à l’initiative de la création puis de la coordination nationale du Concours général agricole des pratiques agroécologiques - Agroforesterie.