Presse
Dernière mise à jour le 16 décembre 2024
L'agriculture française est dans une crise profonde et durable. Le constat est sans appel les résultats économiques prévisionnels du secteur agricole sont en baisse.
En 2024, la production agricole recule de 7,5% en valeur, une baisse plus accentuée que celle de 2023 (-1,5%). Cela s’explique par un recul moyen des prix de -4,2%, notamment plus fort sur les productions végétales mais aussi par l’impact du choc climatique. Le résultat de la branche agricole par actif non salarié s’est ainsi replié en 2024 de -10,2% en termes réels.
Ces informations prévisionnelles sont à mettre au regard des données du réseau, il faut aussi retenir celles issues du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA), pour l’année 2023.
Deux indicateurs économiques fondamentaux sont à retenir :
L’orientation est à la baisse plus ou moins prononcée dans tous les secteurs, allant de - 11% pour les ovins-caprins à -83% pour les grandes cultures. Une situation qui est nettement en rupture par rapport à l’année historiquement haute de 2022.
Pour les Chambres d’agriculture, ces résultats économiques 2024 et 2023 attestent d’une fragilisation du secteur agricole, à l’heure où les défis sont nombreux qui exigent des capacités de financements supplémentaires. Le solde disponible par exploitation, qui découle de l’EBE duquel ont été déduites les annuités d’emprunts et les cotisations sociales de l’agriculteur, fléchit de 44,7% pour atteindre 29 340€.
Ces résultats surviennent aussi à un moment où les agriculteurs ne cessent d’exprimer leurs préoccupations quant à la pérennité de leur outil de production et de leurs exploitations agricoles et des craintes générées par la signature récente de l’Accord entre l’UE et le Mercosur et de ses conséquences attendues.
« Nous sommes face à une crise structurelle dont l’issue nécessitera de mettre les moyens en adéquation avec l’ampleur des défis à relever. Avec un solde disponible de moins de 30 000 €, on ne peut pas demander aux agriculteurs d’investir dans les transitions. Il y a urgence à redonner de la compétitivité à nos exploitations. Cela passe par des mesures de simplification, des aides fiscales…Il y a urgence à lever les freins et donner des moyens massifs pour accompagner les agriculteurs ». Sébastien Windsor, Président de Chambres d’agriculture France.