Presse
Dernière mise à jour le 04 septembre 2024
Après deux années consécutives de hausse, le résultat de la branche agricole est en net recul en 2023, selon la Commission des comptes de l’agriculture qui s’est réunie ce 3 juillet 2024. La baisse est de –10,5% en valeur.
La valeur ajoutée aux coûts des facteurs (qui prend en compte les impôts sur la production ainsi que les subventions d’exploitation), recule quant à elle de près de –5% en 2023 (-9,6% par actif).
Une telle évolution, qui inverse la tendance haussière des deux années précédentes, s’explique d’abord par une baisse de la valeur de la production agricole (–1,5%). Une baisse qui concerne surtout les productions végétales (–5,8%). D’autre part, après deux années de fortes hausses, le reflux des prix est significatif en productions végétales (–11,4%), tandis que les prix des productions animales restent orientés à la hausse (+6,8%).
Pour deux filières végétales déjà en difficulté, on observe pour les vins une progression des volumes (+2,9%), une hausse des volumes qui soulève la question de la capacité du marché à absorber l’offre, d’autant plus que les prix sont stables (+0,1%), et, pour les fruits, des volumes qui croissent de +6,9% sans être rémunérateurs, puisque les prix n’ont augmenté que de +0,4%. La production animale affiche quant à elle une hausse de +4,9%.
Ce résultat intervient dans un contexte de grande incertitude, tant sur le plan économique que sur le plan politique intérieure, que sur celui de l’international. Or, comme beaucoup d’autres acteurs de l’économie, les agriculteurs ont besoin de visibilité pour investir, pour produire et répondre aux nombreux défis qui sont devant eux.
« On ne peut appeler les agriculteurs à relever les défis et s’adapter au changement climatique sans un résultat économique en phase avec la charge financière que représente l’investissement productif. Il ne saurait y avoir d’agriculture productive, créatrice de valeurs, et responsable sur le plan environnemental, sans des résultats en phase avec ces engagements, et surtout sans perspective d’avenir. »
Sébastien Windsor Président de Chambres d’agriculture France