Productions animales
Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Environnement, bien-être animal, diététique et évolution des comportements alimentaires, l’élevage est désormais soumis à certains facteurs de stigmatisation, qui à plus ou moins court terme, pourraient avoir un impact conséquent sur la consommation de produits carnés. Changement de pratiques et communication positive sur les aménités apportées par cette activité, sont désormais essentiels pour renouer le dialogue avec un citoyen de plus en plus urbain et répondre aux attentes sociétales émergentes.
L’élevage en France a connu des mutations structurelles tout au long du XXème.
A partir des années 1950, selon un rythme progressif et différencié en fonction des régions, des structures d’élevage et du renouvellement des générations d’éleveurs, il en a découlé plusieurs évolutions lourdes :
L’acceptabilité sociale de l’élevage a été active durant de longues années. En effet, toutes les parties prenantes, pouvoirs publics, éleveurs et consommateurs, partageaient une vision commune des coûts et des bénéfices engendrés et retirés des productions animales. Elles ont trouvé une sorte d’équilibre entre les attentes exprimées par certains groupes sociaux, et les gains – en particulier économiques et territoriaux – dégagés et obtenus par d’autres.
Dès les années 60 quelques voix se sont cependant élevées contre l’impact de certains modes de production sur l’environnement. En tout premier lieu sur la gestion des déjections animales et ses conséquences sur la qualité des eaux. Un tournant radical s’est opéré durant les années 1990-2000, avec la montée en puissance de la problématique écologique :
Le scandale sanitaire de la vache folle entre 1996 et 2000 a augmenté par ailleurs la défiance d’une certaines partie de la population vis-à-vis des pratiques d’élevage.
D’autres facteurs sont enfin venus s’ajouter dans les années 2000 comme la prise en considération du bien-être animal, la production de gaz à effet de serre et ses conséquences sur le changement climatique ainsi que certaines théories diététiques et alimentaires.
Le secteur des bovins est particulièrement identifié comme celui qui contribue le plus aux émissions de GES. Toutefois ces analyses portent sur certaines modèles d’élevage Les données fournies par l’IDELE, mais aussi par la FAO, indiquent que les émissions de GES des bovins français sont parmi les plus faibles du monde : 15,6 kg équivalent CO2 par kilo, et 1,8 CO2 par litre pour le lait.
La marge de réduction par les élevages bovins est encore importante, comme le rappellent par ailleurs, les dispositifs Life Carbon Dairy et Life Beef Carbon.
En viande porcine, les effluents d’élevage associés au phénomène des nitrates et des algues vertes retiennent souvent l’attention de la société, avec par exemple une concentration du problème dans une région comme la Bretagne.
Les producteurs de porcs mettent cependant en exergue le changement de leurs pratiques, leur engagement dans certaines démarches plus vertueuses en matière d’impact environnemental et les progrès réalisés. Comme le souligne le bilan du 6 ème programme d’action régional nitrates de Bretagne, les améliorations de la qualité de l’eau en Bretagne sont perceptibles depuis le début des actions mises en place dans le cadre de la reconquête de la qualité de l’eau.
Ces résultats ont notamment conduit au retour à la conformité de plusieurs prises d’eau. Sur le long terme, l’amélioration de la qualité de l’eau témoigne de l’effet positif des mesures du programme d’actions Directive Nitrates. Ce programme d’action a été combiné à d’autres leviers tels que les dispositifs contractuels et les aides pour la mise aux normes des bâtiments de stockage.
Néanmoins, les concentrations en nitrates restent élevées et des progrès doivent être effectués pour éliminer les non-conformités notamment liées aux échouages d’algues vertes sur plages ou sur vasières.
De nombreuses associations s’engagent désormais dans la défense du bien-être animal. Il s’agit là du second axe important qui s’est imposé dans l’espace public. Ethologues, zootechniciens, organisations animalistes…, vont progressivement se pencher sur cette question avec parfois une certaine radicalité dans les modes d’action et de sensibilisation. Cette question fera l’objet d’une succession de réglementations européennes : taille des bâtiments, des cages, conditions de transport....
Conscients de ces nouvelles attentes sociétales, les éleveurs se sont engagés dans des démarches et pratiques permettant une meilleure prise en compte des critères de ce bien-être animal dans leur élevage : chaleur et aération des bâtiments, parcours à l’herbe, densité et circulation du cheptel dans les bâtiments, brosses de grattage, possibilité de reproduire les comportements ataviques.
A tous ces éléments alimentant une certaine défiance vis-à-vis de l’élevage s’ajoutent certaines chroniques diététiques de plus en plus récurrentes dans les médias conseillant à diminuer la consommation d’aliments carnés. De cela résulte certains comportements notamment chez les plus jeunes générations dont une partie se considère désormais adepte du véganisme, végétarisme ou du flexitarisme. L’une des raisons de la diminution de la consommation individuelle de viande rouge est ainsi d’origine nutritionnelle.
L’élevage s’expose ainsi à un champ structuré de représentations collectives sur l’environnement, sur le climat, portant un message précis, celui d’une remise en cause de l’organisation économique en générale, et agricole en particulier, de la production, et auquel le monde de l’élevage est invité à formuler des réponses
Face à tous ces reproches et éléments de désaccords, il est important de communiquer positivement sur les avantages du maintien d’un élevage compétitif au cœur de nos territoires :
Il importe donc à tous par un dialogue constructif, notamment sur les changements de pratiques que la vision sur l’élevage arrive à changer et que le climat s’apaise positivement par un dialogue constructif entre agriculture et une partie de la société.