Environnement,
Biodiversité
Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
L’implantation de haies a un effet notable sur la lutte contre le changement climatique. Outre un impact bénéfique sur la biodiversité, la qualité de l’eau et des sols, leurs arbres et arbustes permettent en effet de stocker un volume non négligeable de carbone.
Il existe de nombreux types de haies et tous n’ont pas la même capacité de stockage du carbone. Plus une haie est étagée plus sa capacité de stockage va être optimisée.
D’après certaines études réalisées par l’INRAE, un effet significatif de la haie a été constaté sur les stocks de carbone organique dans le sol des parcelles adjacentes, jusqu’à une distance de 3 mètres. Le stock additionnel total mesuré sur 90 cm de profondeur varie de 0,8 à 2,2 tC pour 100 mètres linéaires de haies, pour les haies jeunes, et de 1,2 à 4,2 tC pour 100 m linéaire pour des haies anciennes.
La mise en place de pratiques de gestion durable de ces haies est donc primordiale pour faire face aux enjeux environnementaux et climatiques. Ces pratiques peuvent aujourd’hui être valorisées grâce à la méthode Haies du Label Bas Carbone développée par la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire et validée par le Ministère de la transition écologique.
L’implantation de haies permet également de protéger les cultures et les troupeaux contre les effets néfastes du changement climatique. En élevage bovin notamment, l’impact de la présence de haies dans les prairies en cas de fortes chaleurs a été étudié notamment par le Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. On observe ainsi un effet positif sur la production de lait et la limitation du niveau de stress des animaux. En cas de fortes chaleurs, celles-ci peuvent en effet servir d’ombrières. Enfin en Lozère, par exemple et en cas de déficit de fourrage, certains feuillages peuvent être mis à contribution pour l’alimentation animale.
La France recense actuellement 750 000 km linaire de haies. Malgré de nombreux efforts de sensibilisation, leur aire d’implantation ne cesse de décroître et de nombreux linéaires sont en voie de dépérissement.
Pour inverser cette évolution, le ministère de l’agriculture a annoncé la création d’un Pacte en faveur de la Haie doté d’un financement public de 110 millions d’euros par an. Son objectif est d’atteindre un gain net linéaire de 50 000 kms d’ici 2030, soit un objectif de progression nette du linéaire de haies de 7 à 8 000 km par an. Ces financements seront destinés à tous les maillons contribuant à leur développement :
Ce plan comporte 25 actions qui seront développées sous la forme de feuilles de route pour un déploiement dans les territoires.
130 conseillers agroforestiers des Chambres d’agriculture sont en mesure d’accompagner les agriculteurs désireux d’implanter, de gérer ou de valoriser les haies de leur exploitation.
Plus de 80 d’entre eux sont formés à la réalisation de plans de gestion durable des haies (PGDH) via une application développée par les Chambres d’agriculture.
Ce plan de gestion durable des haies comporte un état des lieux et de connaissance des haies implantées sur l’exploitation, la planification des travaux de gestion et de valorisation (produits du bois, carbone…). Il propose des travaux de gestion et d’amélioration des haies existantes garantissant la pérennité des arbres et arbustes et leur développement optimal. Son contenu est réalisé par un conseiller expert pour accompagner l’agriculteur dans la réappropriation de ses haies et dans ses changements de pratiques de gestion.
Il constitue le référentiel initial qui sera nécessaire pour de nombreuses démarches autour des haies, comme la labellisation "Label Haie" (valorisation d’un bois bocager géré durablement) ou "Label bas carbone" (valorisation du carbone stocké).