Etudes et références économiques,
Marchés et filières agricoles
Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Finalisé en 2021, le dernier recensement agricole livre progressivement ses résultats. Le service économique des Chambres d’agriculture s’empare de ces chiffres pour les analyser et mettre en évidence les grandes tendances de l’agriculture nationale à moyen et long terme dont un fait majeur est l’érosion continue du nombre d’exploitations agricoles : près d’1,6 millions exploitations en activité en 1970 contre 416 436 en 2020.
Cette évolution démographique de l’activité agricole est une tendance lourde dans toute l’Europe, voire dans l’ensemble du monde développé. Elle marque le passage d’une agriculture paysanne à une agriculture d’entreprise tenue par des petites structures souvent familiales. Il ne faut pas idéaliser le passé, à la fin des années 1960, l’agriculture française était peu performante
La modernisation de l’agriculture française a été accompagnée par des politiques agricoles nationales puis européennes dont les objectifs de productivité et de compétitivité ont été pleinement réalisés.
Le dernier recensement (2020) montre que la population active agricole baisse encore mais à un rythme bien moins élevé qu’auparavant. On comptait en 2020, 700 735 actifs (équivalent temps plein) dans les exploitations ; chaque annéedepuis 2010 , on perd 1% des effectifs d’emploi mais c’est beaucoup moins que ce qu’on observait les décennies précédentes quand la population active agricole baissait de -2,5% par an voire 3% les pires années. Un seuil aurait-il été atteint ? Il est malheureusement encore trop tôt pour se prononcer.
La pyramide des âges des exploitants donne une bonne indication de ce que pourra être l’agriculture française de demain. Dans le recensement de 2020 :
Or, ce renouvellement de génération suscite de nombreuses inquiétudes. Outre l’attractivité du métier qu’il faudrait renforcer, viennent s’ajouter des difficultés d’accès au foncier et de financement de la reprise et des investissements nécessaires. Les exploitations se sont en effet agrandies et doivent bénéficier du matériel et des bâtiments adaptés à leur fonctionnement. Le capital à mobiliser pour une reprise, y compris dans le giron familial s’est considérablement accru et se montre parfois dissuasif. L’augmentation des formules sociétaires et ou l’arrivée de capitaux de financements extérieurs viendront-ils y surseoir, là encore on ne peut s’aventurer dans quelques prévisions hâtives, mais ce monde continue inéluctablement à changer.