Gestion de l'eau
Dernière mise à jour le 18 novembre 2024
Une expérimentation de trois ans sur la réutilisation des eaux usées d’une station d’épuration est menée sur certaines parcelles de la Plaine d’Entreconques, par la Communauté de communes Vallée des Baux de Provence, en partenariat avec la Chambre d’agriculture des Bouches du Rhône.
Du fait du réchauffement climatique l’optimisation de la ressource en eau n’a jamais été aussi récurrente notamment sur certains territoires qui en sont relativement privés et qui pourraient être valorisés par l’irrigation.
Dans le cadre de son Plan or bleu, la Région Sud Provence Alpes Côte d’azur, poursuit notamment l’objectif de poursuivre la modernisation des réseaux d’irrigation et les économies d’eau en agriculture. C’est dans ce cadre qu’une expérimentation sur trois ans vient d’être engagée sur la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation de parcelles consacrées aux cultures d’oliviers et d’amandiers. En 2019 le Communauté de commune Vallée des Baux de Provence a ainsi sollicité la Société du Canal de Provence pour réaliser une étude de pré-faisabilité de réutilisation des eaux usées (REUT) sur trois stations d’épuration des eaux usées. Ceci a donné lieu à la signature d’une convention de deux ans à partir de 2020.
En 2021 une étude ciblée sur la plaine d’Entreconques située dans les Alpilles, avec ses 250 hectares plantés d’oliviers, d’amandiers et de quelques vignes a été effectuée avec un diagnostic des besoins en eau réalisé par la Chambre d’agriculture des Bouches du Rhône. Cette étude a révélé un manque d’eau notoire et un abaissement du niveau de la nappe phréatique. De nombreuses parcelles demeurent ainsi en friche par manque d’irrigation et certains agriculteurs connaissent de grosses difficultés économiques du fait de la sécheresse, du dépérissement de certains arbres et de la chute de rendement qui y sont liés. Certaines parcelles pourraient être également revalorisées par ce type d’irrigation et permettre par exemple l’installation de jeunes agriculteurs. Cette préenquête pour des raisons économiques a conduit pour le moment à ne retenir qu’une station d’épuration sur les trois. En l’absence d’infrastructure et de conduites pour alimenter l’irrigation, le transport de l’eau se fait actuellement par camion. 4 agriculteurs se sont engagés dans cette expérimentation sur une parcelle d’amandier et trois parcelles d’oliviers.
L’année 2024 est la première année des trois ans prévus d’expérimentation.
Outre une vigilance accrue sur l’innocuité de l’eau utilisée, des analyses d’impact sont prévues sur :
Une unité de traitement tertiaire (filtre à sable et traitement UV) a été mise en place au sein de la station d’épuration pour garantir que l’eau ainsi traitée se conforme aux normes très strictes fixées par la réglementation et l’arrêté préfectoral.
Sur chaque parcelle trois rangs d’arbres ont été sélectionnés (13 arbres dans chaque rangée). Le premier est irrigué avec de l’eau usée traitée, le deuxième avec de l’eau issue de ressource naturelle et le troisième est constitué d’arbres non irrigués. Une cuve de stockage d’eau a été placée à chaque début de rang avec une pompe solaire et un dispositif de programmation selon le bilan hydrique.
Des analyses sur les eaux usées traitées sont réalisées systématiquement au départ de la station d’épuration, dans les cuves de stockage du terrain d’expérimentation mais également par prélèvements dans les eaux de la nappe phréatique Celles-ci sont complétées par des analyses de sol sur les principaux marqueurs de fertilité, les micropolluants ainsi que leur activité biologique et microbiologique. La partie végétale n’échappe pas enfin à ce type d’investigations avec analyses des feuilles, des rameaux et, dès cette première année de la production récoltée (olive et amande) : état nutritif, qualités organoleptiques, présence ou non de micropolluants. Enfin il est pris en considération l’état hydrique des sols et de leurs teneurs en éléments fertilisants.
Le financement du projet est réalisé à hauteur de 70 % par la Région Sud, le département des Bouches-du-Rhône et l’agence de l’eau RMC, les 30 % restant demeurant à la charge de la Communauté de Communes de la Vallée des Baux, et de ses partenaires.
La société du Canal de Provence a effectué une étude pour en cas d’expérimentation positive mettre en place les infrastructures nécessaires pour l’acheminement de l’eau d’irrigation (canalisations, création de bassins de stockages, matériel de pompage …). Une distance de 5 kms avec dénivelé est à effectuer à partir de la station d’épuration. Les coûts d’investissements sont donc assez conséquents mais nullement insurmontables. Des financements seront alors recherchés notamment du côté de l’Europe avec par exemple le FEADER. D’autres Communautés de communes sont déjà dans l’expectative pour réaliser de tels projets et en attendent au préalable les résultats.