Le service Etudes économiques et prospective de Chambres d'agriculture France a réalisé un diagnostic économique détaillé sur l'élevage
Il constitue un apport pour comprendre l’origine des difficultés actuelles, et pour initier les échanges afin de prendre les décisions les plus appropriées à ce que devrait être l’élevage demain. Il propose aussi des éléments pour se projeter dans un avenir proche. En soulignant qu’il y a certes des contraintes, des crises et des perspectives instables, il a aussi mis en exergue les atouts de l’élevage. Et c’est sur de tels atouts qu’il faut travailler, pour répondre aux attentes des consommateurs, en France comme à l’international.
Date de publication
décembre 2023
Nombre de pages
63 pages
Format
Poids
3 Mo Mo
L’agriculture française a affiché depuis plus de deux années des résultats économiques satisfaisants, que l’on peut notamment lire au travers des Comptes nationaux. Que ce soit en termes de création de valeur ajoutée ou de commerce extérieur agroalimentaire, le bilan est plus qu’honorable. Ce panorama général ne saurait toutefois occulter ou altérer les difficultés que certains secteurs connaissent, difficultés sur lesquelles se greffent des préoccupations quant à l’avenir de ces secteurs. C’est le cas de l’élevage dans son ensemble. Par contraste avec les résultats économiques qui viennent d’être évoqués, le processus de décapitalisation des cheptels est porteur d’inquiétudes légitimes. Inquiétudes sur l’attractivité du métier d’éleveur ; sur l’autosuffisance en produits animaux du pays ; sur les risques de perte de souveraineté alimentaire par ouverture croissante aux importations ; sur l’activité des territoires et, enfin, sur la contribution de l’élevage à une agriculture décarbonée.
C’est pourquoi Chambres d’agriculture France a souhaité établir non seulement un diagnostic sur la situation économique de l’élevage, dans tous ses compartiments, mais aussi se projeter dans l’avenir, bien que cet exercice soit toujours entaché d’incertitudes. Mais esquisser ces regards d’avenir est devenu indispensable car les éleveurs ont des raisons légitimes d’exprimer leur découragement. D’abord par la stigmatisation dont ils sont les cibles, stigmatisation qui émane de segments de la société qui, le plus souvent, ont une connaissance limitée voire erronée de l’élevage, des savoir-faire des éleveurs, et de la qualité nutritionnelle des viandes, œufs et produits laitiers. Ensuite, les chocs de l’actualité sanitaire et géopolitique ont exercé des pressions sur les charges, avec la crainte de voir un ciseau des prix compromettre les performances économiques des exploitations d’élevage.
Les impacts potentiels d’accords de libre-échange sont à l’origine d’une perspective économique assombrie, et ne sauraient être sous-estimés. Enfin, des risques sanitaires, toujours en embuscade, parfois dévastateurs, comme en témoigne les répercussions de l’Influenza Aviaire, ajoutent aux préoccupations. Le Service des études économiques et de la prospective de Chambres d’agriculture France a produit un diagnostic économique détaillé sur l’élevage. Il constitue un apport pour comprendre l’origine des difficultés actuelles, et pour initier les échanges afin de prendre les décisions les plus appropriées à ce que devrait être l’élevage demain. Il propose aussi des éléments pour se projeter dans un avenir proche. En soulignant qu’il y a certes des contraintes, des crises et des perspectives instables, il a aussi mis en exergue les atouts de l’élevage. Et c’est sur de tels atouts qu’il faut travailler, pour répondre aux attentes des consommateurs, en France comme à l’international.
Sommaire
- Synthèse
- Combien d'éleveurs pour combien d'animaux d'élevage ?
- L'état du commerce extérieur français de viande et des produis laitiers
- Dynamique de la consommation de produits d'origine animale en France
- Facteurs de la stigmatisation de l'élevage en France
- Elements de prospective
Les principaux constats qu’il est suggéré de retenir
- La France perd tous les dix ans de plus en plus d’exploitations. Le décrochage est particulièrement saillant en élevage laitier, où les exploitations sont passés de 175 000 en 1988 à 35 000 en 2020 ;
- Quel que soit le secteur animal, les cheptels reculent, posant la question de l’approvisionnement du marché national et donc de la montée de la dépendance aux importations ;
- Les échanges extérieurs sont excédentaires en animaux vivants et en produits laitiers, mais sont de plus en plus déficitaires en viandes transformées, le secteur le plus touché par cette dynamique étant la volaille ;
- La consommation de viande en France diminue : entre 1980 et 2021, les Français ont réduit de 15 kg leur consommation, notamment de viande bovine ;
- L’évolution de la consommation de produits animaux issus d’élevages bio est une source de préoccupation ;
- La liste des facteurs contribuant fortement au discrédit de l’élevage en général s’est à la fois allongée et renforcée