Presse
Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Les années se suivent sans pour autant se ressembler. En matière de résultats de la branche agricole, qui viennent d’être rendus publics par la Commission des Comptes de l’Agriculture Nationale (CCAN, comptes prévisionnels 2023), on observe une franche rupture en 2023, comparativement à 2021 et à 2022.
La forte hausse des prix à la production, qui avait, en 2022, profité aux agriculteurs malgré la flambée des prix des consommations intermédiaires (engrais, énergie, aliment pour animaux…), et ce dans un contexte de guerre en Ukraine, laisse place en 2023, à un repli significatif, de l’ordre de – 10,1 % pour les produits végétaux. En revanche, s’agissant des prix des produits animaux, ils se sont redressés de + 7,9%, sur fond de diminution de l’offre de – 2,5%. Les baisses de volumes en productions animales vont de – 4,8 % en bovins, à – 6,8 % pour les veaux, et est de – 5 % pour les porcins.
Comme les prix des consommations intermédiaires de la branche agricole sont repartis à la hausse (+3,5 %), la valeur ajoutée brute recule de – 5, 3%. C’est une rupture par rapport aux deux années précédentes (+14,4 en 2021 et + 17,3 % en 2022). Si l’on tient compte des subventions d’exploitation et des déductions d’impôts sur la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs affiche un repli de – 9% en termes réels (déflatés de l’indice du prix du PIB), contre + 9,6 % en 2022. Sur long terme toutefois, la valeur ajoutée au coût des facteurs demeure supérieure de 18,4% à la moyenne des années 2010.
Selon les comptes prévisionnels, le revenu courant avant impôt (RCAI) par actif non salarié, dévisse en 2023 de – 11 % en termes réels (+ 17,3 % en 2022). A signaler également, sur 9 mois de 2023/9 mois 2022, une forte contraction du solde excédentaire de la balance commerciale agroalimentaire, de l’ordre de 40 %, imputable pour l’essentiel à la chute des exportations de céréales.
Ces résultats confirment que l’agriculture française reste confrontée à une instabilité des marchés, indissociable depuis 2022, d’un contexte international tendu. Qu’elle n’est pas à l’abri de nouvelles poussées de fièvre dans le domaine des prix des intrants, pouvant endommager les trésoreries, si les prix, certes encore élevés, continuaient à baisser, notamment en grandes cultures.
« Dans un tel contexte, les Chambres d’agriculture affichent une vigilance permanente et déploient les moyens nécessaires pour accompagner les agriculteurs dans ces moments incertains et volatiles, et remplis de défis à relever ». Sébastien Windsor, Président des Chambres d’agriculture
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