Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
L’INSEE vient de publier le compte de l’agriculture nationale de l’année 2020. Pour les agriculteurs, cette année de tous les dangers se solderait par une baisse de leur résultat : la valeur ajoutée agricole (y compris subventions) par actif baisse de 2,6 % entre 2019 et 2020.
Aléas climatiques et crise sanitaire ont eu de nombreux impacts pour l’agriculture française : récoltes compromises pour les fruits, difficultés d’acheminement et continuité incertaine dans les filières de transformation de produits animaux. En dépit de cela, les Français n’ont pas eu à souffrir de pénurie alimentaire. L’agriculture a été en première ligne et a relevé le défi.
La crise sanitaire a marqué les esprits, cependant elle n’a pas été la seule difficulté majeure que les agriculteurs ont rencontrée en 2020.
La canicule de l’été (qui a provoqué un recul marqué des récoltes céréalières et fragilisé les élevages de ruminants), la réduction des débouchés à l’exportation pour la viticulture (fermeture des lieux de consommation alimentaire hors domicile dans de nombreux pays pour des raisons sanitaires), ont eu des répercussions sur le secteur agricole.
Sans oublier les effets de la guerre commerciale avec les Etats-Unis qui ont précédé la crise sanitaire et les soubresauts de la demande domestique qui tour à tour a inhibé puis relancé les productions animales.
Dans ce contexte de tensions, les données publiées par l’INSEE montrent que les résultats économiques des exploitations sont en recul dans 11 régions sur 13 en 2020.
Autre information importante tirée des comptes de l’agriculture nationale : à force de tensions économiques et d’aléas aux effets dévastateurs ces dernières années, les agriculteurs français ont réduit leurs investissements depuis 10 ans.
Avec une interrogation constante : pourquoi et comment prendre le risque d’investir dans un univers aussi incertain?
Le Plan de relance instauré en 2020, dont l’une des finalités est de soutenir les investissements afin de conduire la transition de l’agriculture vers davantage d’autonomie, aura des conséquences positives pour enrayer le recul de ces investissements.
C’est une évolution préoccupante : réduire ses investissements au moment où d’importantes transitions sont nécessaires pourrait compromettre l’avenir de l’agriculture.
"Au moment où se dessinent les contours de la prochaine PAC, il faut garder à l’esprit que les agriculteurs français ont besoin d’un horizon clair et visible pour la conduite et la modernisation de leurs exploitations. L’enjeu est collectif car l’année 2020 a montré que l’agriculture française est en mesure d’assurer un approvisionnement alimentaire dans les moments les plus extrêmes." Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture.
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