Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
La consommation de viande de volailles et plus précisément celle de poulet progresse de façon exponentielle contrairement à celle de bovins ou de porcins qui se tassent un peu. Parmi les facteurs de ce succès, son prix mais également sa facilité à cuisiner. Mais savons-nous vraiment d’où vient le poulet que nous consommons ?
Les Français consomment en moyenne 28,6 kg de viande de volailles. La consommation de viande de poulet a bondi de 49 % entre 2000-2010 et 2010-2020. Le prix attractif par rapport aux autres catégories de viandes en moyenne 7,60 €/Kg en 2021 mais aussi sa facilité d’utilisation sont le gage de ce succès. En France le poulet de chair représente plus de 80 % des volailles abattues. Les grands bassins de production sont les Pays de la Loire, la Bretagne, et le Sud-Ouest.
Face à cette hausse spectaculaire d’achat, la France n’arrive pas à satisfaire sa consommation intérieure. La part de nos importations atteint 46 % et l’on assiste parallèlement à un tassement de nos exportations (-3 %). La consommation des ménages se caractérise à 80 % par un approvisionnement d’origine française. Les importations à faible prix sont plus destinées à la restauration hors foyer : cantines scolaires, restaurants d’entreprises, alimentation des services publics, hôpitaux, maisons de retraites
Alors d’où provient le complément que nous consommons. A 80 % d’Europe. Les principaux pays exportateurs vers la France sont :
Brésil et Ukraine souvent cités, gros producteurs et présents sur les marchés internationaux, également occupent toutefois une place beaucoup moindre dans nos importations.
Graphique : Balance commerciale de la France, viandes et préparations de poulet (en téc)
Source : Agreste
Le fait de ne pas subvenir à ses besoins intérieurs n’empêche pas la France de continuer à exporter. Toutefois la concurrence se fait de plus en plus rude sur les marchés internationaux.
Les premiers clients de nos exportations de viande de poulet sont :
Le recul de nos exportations vers l’Arabie Saoudite, autrefois zone d’exportation importante est considérable. Les parts de marché de la France atteignaient 45 % dans les années 1990, contre moins de 10 % en 2020.
Le Brésil puis l’Ukraine surplombent désormais ce marché. Une chute précipitée par la fin des restitutions aux exportations en juillet 2013, sur décision de la Commission européenne. La grippe aviaire fait peser une menace supplémentaire sur ces flux d’export, l’Arabie saoudite ayant déjà par le passé stoppé les importations de poulets issus de régions touchées par l’épizootie.
La crise sanitaire que nous rencontrons intervient alors que la filière est confrontée à une hausse inédite du coût de l’aliment pour volailles. Il s’agit en effet du premier poste de dépenses dans les élevages de poulets de chair. Les postes énergétiques (notamment pour le chauffage des bâtiments) sont également en hausse depuis l’année 2021, avec un emballement depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Tableau : part des postes aliment et énergie dans le coût de production (main d’œuvre incluse)
Alors que près de 100 000 ETP dépendent des filières volailles de chair et lapin (source : GIS Elevage Demain), la sauvegarde du secteur est vitale.