Aménagement du territoire
Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Certains aménagements, infrastructures routières, implantation d’éoliennes, urbanisme, peuvent perturber l’équilibre économique des exploitations agricole par le morcellement de leurs parcelles. En l’absence de ces contraintes une réorganisation parcellaire peut également se révéler positive en termes de performances mais aussi de transition écologique. Favoriser une telle démarche s’avère alors primordial. Les Chambres d’agriculture sont alors sollicitées comme acteurs incontournables.
L’éclatement du parcellaire agricole a un coût non négligeable. Les premiers impactés sont les exploitations agricoles :
Au-delà de la compétitivité économique, les conséquences se mesurent également sur l’impact carbone de l’activité et sur la qualité de vie des exploitants. Agir sur la dispersion parcellaire agricole permet de réduire le trafic des engins agricoles, limitant ainsi l’usure des routes, les quantités de CO2 émis…
Que du positif ? Alors pourquoi n’observe-t-on pas plus de démarche pour réduire les distances et rapprocher les parcelles agricoles ? La principale raison est la complexité des démarches à entreprendre pour conclure un échange de parcelles. Dans un premier temps, il est nécessaire de trouver la bonne parcelle, qui soit équivalente en surface et en qualité. Le plus souvent, il convient de créer des boucles d’échange à 4 voire 5 exploitations. Il faut ensuite obtenir l’accord de l’ensemble des propriétaires puis réaliser les démarches administratives pour officialiser ces changements.
En 2018, le Conseil régional du Grand-Est a lancé un appel à manifestation d‘intérêt auprès des exploitants agricoles des Ardennes : tout groupe d’exploitants qui souhaite engager un projet d’échanges parcellaires volontaires a pu et peut encore bénéficier d’un accompagnement méthodologique et technique de la Chambre d’agriculture. En 4 ans, 15 projets ont ainsi émergé. Certains projets étaient limités à quelques parcelles, d’autres s’étendaient sur une aire plus conséquente.
Deux projets d’échanges parcellaires, l’un spontané, l’autre du fait d’une compensation de perte de surface dû à des aménagements urbains se sont engagés entre agriculteurs. La Chambre d’agriculture a été sollicitée pour les accompagner : les aider à structurer leur réflexion et organiser les temps d’échange. Un projet équilibré a ainsi vu le jour.
Sur la commune de Pauvres, un projet éolien a perturbé l’organisation parcellaire d’un secteur territorial important : d’anciens échanges déjà effectués s’en sont trouvé déstabilisés, le schéma de circulation n’était plus adapté… Les exploitants impactés ont souhaité réfléchir à une nouvelle organisation… Afin de trouver une solution d’échange acceptable pour tous, les collectivités du territoire et les participants aux projets a été consultés. Les Chambres d’agriculture ont accompagné cette démarche même si les accords ont été complexes à obtenir et à formaliser, les exploitants évoquent le fait qu’ils ne reviendraient pas en arrière aujourd’hui.
La commune d’Alland’huy a subi trois séries de coulées de boue suite à des épisodes orageux. Les études ont montré la nécessité de supprimer deux chemins d’exploitation et de mettre en place des haies et fascines pour limiter le phénomène. Or, pour permettre ces aménagements, il était nécessaire de modifier l’organisation des parcelles agricoles du bassin. Les exploitations du territoire ont accepté de réfléchir à l’organisation d’un nouveau parcellaire selon le principe de l’échange.
La Chambre d’agriculture les a accompagnés dans cette démarche en animant la réflexion, construisant des cartes pour visualiser les scénarios possibles. La majorité des propriétaires du bassin ont accepté le projet : leurs propriétés seront ainsi redessinées. Ainsi la commune est devenue propriétaire des surfaces qui accueilleront les aménagements de protection (en échange des chemins supprimés).
Ce projet a bénéficié de l’appui de l’ensemble des acteurs du territoire : la commune et la Communauté de communes de Crêtes Pré-Ardennaises, le Conseil départemental, le Conseil régional, l’agence de l’eau.
Au travers de leur marque TERRALTO développée sur l’ensemble du territoire, l’expertise des Chambres d’agriculture se met à disposition des collectivités pour accélérer la transition agricole sur le territoire des collectivités en accompagnant ainsi la réorganisation du parcellaire agricole.
Une prestation à la carte adaptée à la situation de chaque territoire peut ainsi être initiée. Elle peut intégrer ainsi :