Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
L’automne et la période de Noël sont traditionnellement celles où l’on consomme le plus de châtaignes, qu’elles soient en accompagnement de la traditionnelle dinde ou du chapon, qu’elles entrent dans la composition de la bûche, sous la forme de crème de marrons ou de marrons glacés ou tout simplement grillés dans la cheminée. Mais savons-nous bien qui les produits et où se trouvent les principales zones de productions ?
Que l’on ne s’y trompe pas une châtaigne est une châtaigne et les marrons que l’on consomme également grillés, en crème ou même glacés sont aussi des… châtaignes ! À ne surtout pas confondre avec le fruit toxique du marronnier d’Inde. Alors pourquoi l’exclamation « chaud les marrons, chauds, chauds chauds ! » ? La réponse reste encore ambigüe, certains pensent que cela vient du vocable italien, d’autres que la châtaigne étant traditionnellement donnée en nourriture aux cochons on l’affublait d’un nom un peu plus prestigieux lorsqu’on les présentait à la table des humains.
Le terme de marron est enfin donné aux variétés cultivées de châtaignes (majoritairement castanea sativa) en Europe qui du fait de tout un travail de sélection variétale ne contiennent qu’un seul fruit par bogue, contrairement aux châtaigniers sauvages qui contiennent plusieurs fruits dans cette enveloppe protectrice épineuse. Commercialement cependant une certaine marge peut parfois être accordée. L’appellation marron est ainsi également attribuée aux variétés dont la proportion moyenne de fruits cloisonnés ne dépasse pas 20 %.
En France la production de châtaignes atteint 8 860 tonnes sur environ 8 640 hectares. La récolte des châtaignes s’étend de fin septembre à la mi-décembre. Un arbre de belle taille peut produire jusqu’à 60 à 70 kg de châtaignes. La consommation dépassant la production nous en importons de 9 à un peu plus de 10 000 tonnes pour satisfaire les besoins de l’industrie de transformation principalement d’Espagne, d’Italie et du Portugal.
L’Ardèche est le plus grand producteur national avec environ 44 % de la production nationale suivi de la Dordogne 13 % et de la Lozère 8 %.
La production de l’Union européenne s’élève à 150 000 tonnes sur 110 000 hectares avec en tête:
La Turquie est l’un des grands producteurs à notre porte avec une production 76 045 tonnes. L’un des grands bassins de la production mondiale se situe en Asie du Sud Est avec le géant que représente la Chine (1 750 000 à 1 850 000 tonnes), mais aussi la Corée du Sud (54 352 tonnes) et le Japon (16 900 tonne) source FAO 2022, Dr Engin Erton.
Devenue leader mondial, la Chine a multiplié sa production de façon exponentielle en accroissant depuis plus de 20 ans la surface de ses plantations. En contresens la production européenne a décru très fortement dans les années 70 de 428 000 tonnes en 1961 à 150 000 tonnes actuellement. Ce déclin est dû à plusieurs raisons dont le dépérissement naturel des châtaigneraies, la pression de certaines maladies comme celle de l’encre ou celle du cynips insecte venu de Chine. Le réseau Eurocastanea regroupant les organisations de producteurs de châtaigne de la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Autriche s’est constitué dans le but de relancer la production européenne. Son but :
Leur objectif revenir au seuil de production des années 2000, soit 160 000 tonnes.
Des programmes de plantation sont ainsi engagés dans plusieurs pays européens avec des variétés traditionnelles ou nouvelles moins sensibles aux maladies.
La consommation se réalise sous plusieurs formes :
Sources : livre blanc de la Châtaigne 2022, publié par Eurocastanea et l’AREFLH