Territoire
Dernière mise à jour le 23 décembre 2024
Le sapin est devenu pour beaucoup l’arbre incontournable des fêtes de Noël. 22 % des ménages en France en font l’acquisition en cette période et le dispose ainsi au sein de leur foyer. Mais savez vous que la production de sapin de Noël est considérée comme une activité agricole à part entière et qu’environ 5 000 hectares y sont consacrés en France ?
Chaque année aux alentours de Noël, il se vend en France plus de 6 millions de sapins décoratifs. Cette tradition trouve son origine dans la nuit des temps. C’est au septième siècle que cette tradition païenne, autrefois destinée à marquer l’approche du solstice d’hiver, a été intégrée aux festivités chrétiennes. Aujourd’hui plus de 5 000 hectares sont consacrés à cette culture, ce qui fait que 80 % des sapins naturels que nous achetons sont produits en France. Les 20 % restants proviennent soit du Danemark ou de la Belgique, soit des Pays-Bas.
Imaginez votre sapin de Noël prélevé au cœur de vastes forêts est un mythe, pratiquement tous ont été plantés et cultivés en pépinière. On pourrait aussi penser qu’ils viennent en priorité des grands massifs forestiers du Grand est, bref de l’Est de la France. En fait, les grands bassins de productions en France sont par ordre de grandeur, :
Ce marché représente 200 millions d’euros par an, avec une concentration d’achat sur uniquement un mois.
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Ceci pourrait être la devise des pépiniéristes de sapin de Noël. En effet suivant la taille commercialisée, il faut attendre 5 à 12 ans avant de pouvoir le mettre sur le marché. Cette culture en plein terre apprécie les sols granitiques et acides, d’où leur adéquation avec les bassins de productions que nous avons cités. Pour favoriser la pousse des engrais sont utilisés mais ils sont majoritairement organiques et non de synthèse. La méthode utilisée est majoritairement le repiquage de plants âgés de 4 ans. La densité varie selon la taille de maturité souhaitée entre 6 000 et 10 000 plants à l’hectare.
Il ne suffit pas alors de laisser les sapins pousser. Un entretien régulier est en effet nécessaire. Il faut entre autres éliminer les mauvaises herbes et les végétaux spontanés et concurrents, qui limitent l’accroissement du tronc en largeur, l’arbre cherchant avant tout la lumière. De plus en plus des pratiques vertueuses la fauche mécanique inter-rangs, le pâturage d’animaux, notamment les ovins, le paillage ou le désherbage mécanique sont utilisés. Une taille est également souvent pratiquée pour donner à l’arbre une forme élancée et harmonieuse.
Sapins et épicéas, tous deux commercialisés comme sapins de Noël font partie de la grande famille des pinacées. Une façon facile de les différencier est de regarder leurs aiguilles, celles des épicéas sont implantées de façon solitaire et disposées en brosse sur le rameau, et sont de couleur vert foncé sur toutes les faces. Contrairement aux sapins, elles ne sont pas aplaties et présentent une forme quadrangulaire. Les aiguilles de sapins sont plates, ne sont pas piquantes, sont réparties de façon asse symétrique de part et d’autre du rameau et comportent deux bandes blanches au revers. Longtemps l’épicéa plus facile à cultiver était le plus commercialisé, il le reste bien entendu, mais le sapin Nordmann certes une peu plus cher est venu le détrôner car il est bien plus résistant à la chaleur d’un foyer et perd ses aiguilles bien plus tardivement. Parmi les variétés de sapin commercialisées le plus fréquemment sous forme de sapin de Noël on trouve donc :
Plusieurs producteurs se sont réunis en créant des marques répondant à des cahiers des charges de qualité bien définis comme Légende du Morvan. La production de sapin de Noël du Morvan bénéficiera certainement très prochainement de la distinction IGP (Indication géographique protégée). Depuis fin 2016, certains sapins de Noël ont été reconnus Label Rouge, signe officiel qui garantit une qualité supérieure.
De plus en plus de personnes se justifient de se détourner des sapins naturels sous des prétextes environnementaux. Mais le sapin en plastique est il tout aussi durable et surtout aussi vertueux qu’on serait amené à le penser. Un cabinet d’études québécois en développement durable a réalisé une étude à ce sujet.
Il faut dire avant tout que le bilan carbone d’un sapin en plastique produit et acheminé en très grande proportion d’Asie n’est pas excellent. Selon les études les quantités de CO2 émises par un sapin naturel serait 3,1 kg par an contre 8,1 kg pour un sapin artificiel. Le sapin naturel pendant sa phase de pousse absorbe en effet le CO2 de l’atmosphère alors que le sapin en plastique est un émetteur net et pas des moindres s’il faut compter également le transport. Le sapin artificiel a enfin une durée d’utilisation estimée à 3 ans, alors que le sapin naturel est recyclé et qu’il peut servir à faire du compost ou des copeaux pour paillage en jardinage.
En savoir plus grâce à :