Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Changement climatique, sécheresse, inondations… impactent durablement la ressource en eau. A quelques semaines de la clôture du Varenne de l’eau, une conférence de presse a été organisée, le 9 décembre 2021, par les Chambres d’agriculture et la Fédération professionnelle des Entreprises de l’eau (FP2E).
André Bernard, vice-président de Chambres d’agriculture France et Maximilien Pellegrini, président de la FP2E ont invité la presse pour :
Instaurés à la suite des Assises de l’eau, le projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) est une démarche qui vise à impliquer sur un territoire l’ensemble des usagers de la ressource en eau dans un projet global en vue de faciliter la préservation et la gestion de la ressource en eau.
Ces instances de concertation se mettent progressivement en place dans les départements. Même si le dialogue peut parfois s’avérer difficile, elles ont été saluées de part et d’autre comme une avancée positive en termes d’échanges et de planification. Le but consiste également à trouver un modèle économique soutenable tant pour les acteurs de traitements et de distribution d’eau que pour les différentes catégories d’utilisateurs.
Selon les chiffres avancés par Maximilien Pellegrini, les investissements annuels liés à la gestion de la ressource en eau s’établissent actuellement à 6 milliards d’euros par an, il faudrait y ajouter environ 4 milliards supplémentaires pour poursuivre des objectifs de transition écologique visant notamment à optimiser l’assainissement, entreprendre de façon raisonnée une récupération des eaux de pluie et arrêter le gaspillage notamment en jugulant les fuites d’eau sur le réseau de distribution.
L’une des pistes évoquées consiste également à pouvoir réutiliser de façon optimale les eaux usées. Une adaptation de la réglementation sur la qualité de l’eau en fonction de ses usages se montre ainsi nécessaire. En Europe, la moyenne de réutilisation des eaux usées atteint 8 %, avec un taux de 14 % par exemple en Espagne.
Vice-président de Chambres d’agriculture France, André Bernard évoque cette évolution au cours du temps. "De 40 à 50 000 m 3 d’eau d’irrigation dans mon enfance, nous sommes passés grâce aux capteurs d’humidité et aux apports fractionnés dans le temps à 5 000 m3. Grâce à l’avancée des nouvelles technologies et au pilotage de goutte à goutte nous pouvons même espérer arriver à une consommation de 2 500 m3. Tout ceci a, bien entendu, un coût mais nécessite aussi un accompagnement et une formation. Par leur expertise et leur conseil, les Chambres d’agriculture sont amplement légitimes pour accompagner les agriculteurs".
De récents évènements ont démontré une crispation de l’opinion publique sur ces enjeux. Pour André Bernard, "des instances de concertation dont font partie notamment les associations et les ONG existent. Le changement climatique fait que les précipitations sont moins bien réparties dans le temps, il devient capital de stocker de l’eau à certains moments d’excédents pour l’utiliser en se gardant bien entendu de nuire aux niveaux d’étiage et d’environnement. L’objectif est donc de bien répartir et gérer la ressource pour subvenir aux besoins de tous. Il n’y a pas d’agriculture ni de territoire sans eau, il faudra donc accroître de toute manière les capacités de stockage et faire prendre conscience à la population de cette nécessité raisonnée".
La question de la ressource en eau ne peut être considérée uniquement sous le prisme de l’écologie et être placée exclusivement sous la tutelle de ce ministère. Cette problématique est en effet transverse et concerne également l’économie et l’aménagement du territoire. Pour que toutes ces dimensions soient prises en compte, les Chambres d’agriculture en appellent ainsi à la création d’un Haut-commissariat à l’eau.