Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Souvent les agriculteurs sont placés sur le banc des accusés concernant la préservation qualitative et quantitative en eau. C'est ignorer que depuis de nombreuses années de très nombreux efforts ont été accomplis et continuent de l'être pour protéger ce bien commun indispensable à tous.
L'eau coule de source. La protection des captages d'eau potable fait partie des préoccupations essentielles de toutes collectivités.
En France, près de 34 000 captages d'eau fournissent jusqu'à 18 millions de m3 d'eau chaque jour. Les zones de captages et les surfaces qui les alimentent, sensibles aux pollutions diffuses par infiltration ou ruissellement sont donc très étroitement protégées. La protection des captages d'eau est encadrée par le Code de la Santé publique. Des périmètres sont ainsi déterminés. Des chartes et conventions sont mises en place au niveau local.
Les Chambres d'agriculture accompagnent ainsi les collectivités pour diagnostiquer les pressions agricoles, élaborer des plans d'actions, mobiliser les agriculteurs et animer les démarches spécifiques volontaires et ou soumises à contraintes réglementaires sur les aires de captages. Elles participent également à la capitalisation des retours d’expériences acquises sur ces aires de captages : 30 fiches ont été ainsi produites par Chambres d’agriculture France avec l’appui de l’Observatoire Français de la Biodiversité (OFB).
En savoir plus sur les aires de captages d'eau
* d’après une enquête de 2019 réalisée par Chambres d’agriculture France
La protection des cours d'eau fait partie également de la préoccupation des agriculteurs. En matière d'élevage, plus aucun animal ne peut accéder directement aux cours d'eaux pour éviter toute pollution par déjection. Des barrières ou clôtures sont ainsi implantées pour en interdire l'accès et des zones d'abreuvement à distance créées.
Pour limiter le ruissellement des engrais et des produits phytosanitaires dans les fleuves, rivières et ruisseaux, des zones tampons sont créées. Elles sont constituées soit de bandes enherbées, soit de l'implantation de haies, de végétation ou de buissons ripisylves ou de création de lagunes. Les bandes tampons situées le long des cours d'eau doivent comporter une largeur de 5 à 10 mètres.
Celles situées entre deux parcelles, entre une parcelle et un chemin ou encore entre une parcelle et une lisière de forêt de 1 à 5 mètres. Réglementairement, le long des cours d'eau, une zone de non traitement est également imposée.
Les pratiques sont aussi adaptées par les agriculteurs, pour les zones à forte pente pour éviter les coulées de boue et l'écoulement de la terre vers les rivières.
Une fois les cultures achevées ou les moissons effectuées, les sols labourés ne doivent pas rester nus. Des intercultures sont alors pratiquées pour à la fois piéger les nitrates et éviter leur ruissellement vers les cours d'eau.
L’implantation de plantes à croissance rapide, engrais verts ou cultures intermédiaires pièges à nitrate (phacélie, trèfle, moutarde...) permet ainsi de protéger les sols et d'agir pour l'environnement entre deux cultures. Ces plantes qualifiées "de service" permettent également de fertiliser et amender les sols et de lutter contre les adventices. Elles peuvent également être utilisées comme alimentation animale.
Les Chambres d’agriculture ont développé divers outils pour aider les agriculteurs et les conseillers à choisir leurs intercultures comme l’outil MERCI.
En savoir plus sur l'outil MERCI
Les Chambres d'agriculture disposent de 450 conseillers eau et territoires pour mettre en œuvre et optimiser toutes les démarches en faveur de la préservation des ressources en eau.
Pour contacter un conseiller eau et territoires, rendez-vous sur le site web de votre Chambre d'agriculture.