Etudes et références économiques
Dernière mise à jour le 28 novembre 2024
Au sommaire de cette lettre économique des Chambres d'agriculture : Cette souveraineté alimentaire que l'on voudrait bafouer; L'avenir de l'agriculture européenne : jeu d'équilibriste entre transition écologique et compétitivité agricole; Voitures électriques contre produits agricoles; L'insécurité alimentaire par l'exemple cubain.
L’affirmation du principe de souveraineté alimentaire, mais plus largement de la souveraineté économique, a structuré les débats depuis la pandémie, et, surtout, depuis le début de la guerre en Ukraine. La prise de conscience des dépendances de la France en différents domaines, le constat amer du déclin de certains secteurs d’activités, ont constitué le soubassement à un retour d’une notion qui s’était quelque peu émoussée depuis le début de la mondialisation. L’agriculture est ainsi devenue l’un des emblèmes de la volonté de revenir à un principe de souveraineté. L’actualité nous invite à creuser davantage cette réhabilitation de la souveraineté.
Le groupe de dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne a publié un rapport reprenant les conclusions consensuelles des travaux réunissant 29 parties prenantes des secteurs agroalimentaires, de la société civile, du monde agricole et de la recherche universitaire1 . Un travail dirigé par le professeur Peter Strohschneider, connu notamment pour avoir présidé la « commission pour l’avenir de l’agriculture » du gouvernement fédéral allemand. La parution de ce rapport début septembre devrait pourvoir éclairer la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, qui s’est engagée à présenter une vision pour l’agriculture et l’alimentation dans les cent jours suivant le début de son mandat. Ce dialogue stratégique intervient quelques mois après les manifestations d’agriculteurs européens qui militaient pour de meilleurs revenus et moins de réglementations.
Plusieurs pays occidentaux, comme les USA, l’UE ou le Canada, ont récemment décidé d’augmenter les taxes sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine (VEC). Ces décisions remettent en cause les débouchés des industries chinoises, et l’Empire du Milieu emploie plusieurs moyens pour protester contre les mesures prises. C’est ainsi que le secteur agricole européen se trouve embarqué dans cette querelle, par le biais d’enquêtes anti-dumping et antisubventions, servant de moyens de pression pour que l’UE revienne sur sa décision concernant les VEC.
Alors que l’on évoque ad nauseam, mais à juste titre, l’importance de la sécurité des approvisionnements. Elle pourrait être atteinte et entretenue par le truchement d’une politique appropriée porteuse de l’ambition de préserver une souveraineté alimentaire, celle-ci étant définit comme la capacité de produire soi-même et pour soi-même, il est des pays qui ont vu leur situation alimentaire progressivement se dégrader, au point de plonger leur population dans un état d’insécurité alimentaire préoccupant. C’est le cas d’une nation autrefois autosuffisante, Cuba. On pourra s’étonner d’avoir choisi cet exemple, alors que bien d’autres zones géographiques ne sont pas dotées de moyens de production suffisants et efficaces pour ne serait-ce que se projeter dans un avenir alimentaire moins sombre.
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