Etudes et références économiques
Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
En 2017 les équipes INOSYS Réseaux d’élevage ont mené une étude sur la résilience des exploitations bovines laitières suivies dans le cadre du dispositif. L’analyse des trajectoires et des performances de ces exploitations au cours du temps a permis de comprendre les logiques déployées par les éleveurs pour s’adapter aux aléas.
Un des éléments mis en avant dans ce travail est que le caractère « résilient » ou « non résilient » d’une exploitation laitière n’est pas nécéssairement attaché à un type de système ou à un type de stratégie productive. Néanmoins, l’étude a permis de discriminer 3 profils d’élevages :
• Les valorisateurs : on retrouve derrière ce profil une grande majorité d’élevage sous SIQO, bio notamment, mais aussi une partie des élevages sous AOP. Ce sont en moyenne des exploitations relativement petites, au chargement bas, avec une conduite extensive à faible productivité par vache. Les valorisateurs sont à 43 % sous label bio et 53 % sous label AOP ;
• Les économes : Ces élevages sont caractérisés par une forte maîtrise des charges et une autonomie élevée. Ils sont distingués statistiquement par des charges basses par UGB, ce sont des exploitations de taille moyenne, avec une part de maïs sur SFP autour de 22 %, et une productivité plus élevée par VL que les valorisateurs ;
• Les productifs : Ceux-ci sont caractérisés par une productivité de la main d’œuvre élevée. Nous retrouvons dans ce profil des exploitations de polyculture-élevage plus grandes en surfaces et en cheptels avec un chargement plus élevé et un système fourrager majoritairement basé sur le maïs.
Après ces travaux conduits sur la résilience, l’Institut de l’élevage a souhaité approfondir les résultats en expertisant le lien entre performances économiques et performances environnementales de ces exploitations INOSYS Réseaux d’élevage, en classant les exploitations selon ces 3 profils. Une étude a récemment été publiée en octobre 2021. (Accéder à l’étude)
Pour les trois profils d’élevage, les niveaux de rémunération permise par les ateliers laitiers ont été analysés.
Pour les performances environnementales ce sont les émissions de gaz à effet de serre qui ont été mesurées, les indicateurs de biodiversité sont encore difficiles à mesurer et à agréger en un indicateur sur la base de données ici traitée.
- une forte variabilité au sein de chaque profil ;
- les élevages aux émissions de GES brutes les plus élevées ont des niveaux de performances économiques inférieurs ;
- les trois stratégies déployées par les élevages français permettent de dégager un revenu à niveau équivalent à l’échelle de leur exploitation. Par contre, les stratégies diffèrent sur leurs impacts environnementaux (GES, azote, énergie…) ;
- dans un contexte économique à prix du lait équivalent, les élevages économes témoignent de performances environnementales meilleures que les productifs, mais c’est au profil valorisateur que revient le meilleur niveau de performance environnementale ;
- ces performances remarquables, pour la catégorie des valorisateurs, sont néanmoins liées, pour le volet économique notamment, à des prix du lait plus rémunérateurs, permettant ainsi une productivité à l’animal et au système plus faible, résultant ainsi de performances environnementales plus vertueuses.