Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Le secteur des grandes cultures (céréales et oléagineux) a été bousculé. Aux répercussions du conflit en Ukraine est venu s’ajouter la grande sécheresse de l’année 2022. Ces turbulences portent en elles des pistes de réflexions sur les futures modes de production à adopter pour répondre au défi climatique et pour approvisionner les marchés sur lesquels la demande reste forte.
La diminution des surfaces de 5,8 % explique ce repli, sans pour autant que ce dernier ne soit particulièrement significatif, puisque les rendements ont de leur côté augmenté :
Les rendements dans les principaux départements producteurs, notamment dans l’Eure, la Somme, la Marne, le Pas-de-Calais, l’Oise, l’Eure et Loir et l’Aisne se situent au-dessus la moyenne nationale, en se situant entre 80 à 90 q/ha.
L’annonce d’une catastrophe céréalière – et surtout en blé tendre – en France n’a donc pas eu véritablement lieu.
La production d’orge a subi un léger recul de production du fait de l’affaiblissement des rendements :
C’est en maïs que l’état de la production est le plus préoccupant.
Les conditions climatiques – printemps et été secs et chauds – ont été préjudiciables à la culture de cette céréale :
Pour un rendement lui aussi orienté à la baisse, passant de 100 q/ha en 2021 à 86,7 en 2022.
Malgré la bonne tenue des récoltes allemandes, hongroises et polonaises, la production de blé tendre est également en baisse à l’échelle de l’UE :
La baisse est également limitée en blé dur, et en orge, et baisse sensiblement en maïs. La sécheresse s’est en effet répandue sur la quasi-totalité des pays européens, endommageant les récoltes de céréales, et spécifiquement du maïs, dont la production est passée de 73 à 65,4 millions de tonnes en un an.
Après avoir atteint des sommets, le cours du blé tendre s’est replié à partir du mois de juillet, en particulier sous l’effet de l’Accord trouvé entre l’Ukraine et la Russie. Le pic de 420 € la tonne ne s’est pas prolongé, le prix du blé revenant aux alentours des 340 €/tonne en août. Prix moins tendu, mais qui demeure malgré tout élevé, en particulier pour les principaux pays importateurs que sont l’Egypte, l’Indonésie, l’Algérie, la Tunisie ou le Liban.
L’état du marché des céréales sera dans l’année qui vient, étroitement conditionné par l’évolution de la guerre, par le prix et la disponibilité de l’énergie, et par voie de conséquence, des engrais.
Articlé écrit
par Thierry Pouch,
économiste - Chambres d’agriculture France