Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Pratique ancestrale, le pastoralisme est beaucoup plus répandu qu’on se l’imagine. Plus de 60 000 exploitations sont, en effet, concernées en France. Loin de l’image d’Epinal qu’on lui donne, elle a su s’adapter aux temps modernes, génère un potentiel économique de 8,5 milliards d’euros et induit plus de 250 000 emplois.
Le printemps arrive et bientôt dans certaines régions bovins, brebis, chèvres mais aussi parfois chevaux quitteront leurs étables ou leurs écuries pour rejoindre de verts pâturages ou rejoindre leurs estives et, en toute complémentarité, entretenir les espaces herbagers d'altitude. Les télévisions ne manqueront pas de faire écho de cette transhumance, mais en sus de ces images quelles interrogations porter sur la réalité et la pérennité de cet usage en place depuis des millénaires mais qui comme toute pratique agricole a su évoluer et s'adapter au temps présent.
Selon l'Association française du pastoralisme (AFP) créée en 1984, le pastoralisme regroupe l’ensemble des activités d’élevage valorisant par un pâturage extensif les ressources fourragères spontanées des espaces naturels, pour assurer tout ou partie de l’alimentation des animaux.
A l'évocation du pastoralisme, la représentation collective associe souvent de manière exclusive les paysages de montagne. Ce serait pourtant tronquer une partie de la réalité. Cette pratique profite et valorise en effet une multitude de ressources pour les troupeaux :
Ces aires de pâturages peuvent être situées à proximité des sièges d'exploitation et on parle de "pastoralisme sédentaire" ou éloignées. Les parcours peuvent parfois être très longs s'organiser de manière régionale, voire inter-régionale et les trajets s'effectuer parfois en camion.
Loin d'être une pratique folklorique, le pastoralisme concerne une quantité d'élevages relativement importante. Toujours selon les chiffres de l'AFP, le pastoralisme :
Pour de nombreux territoires du sud de la France, toutes les exploitations d'élevage herbivores ont une composante pastorale et cette ressource peut classiquement représenter de 30 à 60 % de la ressource fourragère annuelle nécessaire au troupeau. Certains troupeaux sont alimentés à 100% de leur besoins une partie de l'année.
Les pratiques pastorales sont bien encadrées, elles héritent même d'une culture millénaire qui comprend savoir-faire et règles juridiques. Il ne s'agit pas de lâcher ses animaux ou son cheptel comme cela dans la nature.
La loi pastorale de 1972 constitue ainsi une réglementation européenne toute particulière qui :
L’agropastoralisme contribue au maintien d’un tissu économique sur les territoires.
Les exploitations agropastorales génèrent annuellement :
Il participe pleinement à l'entretien et à la lutte contre la fermeture des paysages, à l'attractivité touristique de certaines régions, à l'approvisionnement de circuits courts et à l'alimentation de proximité, ainsi qu'à de nombreuses productions agricoles de qualité dont beaucoup se trouvent en Appellation d'origine protégée.
Les milieux pastoraux sont souvent des milieux écologiquement riches, diversifiés, voire rares (relevant par exemple de la Directive habitat.