Productions végétales
Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
La France est historiquement très dépendante en matière de protéines végétales. Elle recourt ainsi à des importations massives de pays tiers, dont notamment le soja américain. Le Plan protéines végétales a pour objectif d’inciter à la production de ces cultures et de réduire ainsi notre dépendance.
Que cela soit pour l’alimentation animale, voire humaine, notre dépendance vis-à-vis des protéines végétales est historique. Elle date en fait des années 60 lors des négociations menées avec les Etats-Unis en compensation de la mise en place de la Politique agricole commune. L’accord de Dillon Round de 1960, 1961, donne la possibilité aux USA d’exporter des oléagineux et plus particulièrement du soja vers l’Europe en bénéficiant d’une exemption totale de droits de douanes.
Bénéficiant d’approvisionnement à bas prix surtout de tourteaux de soja, l’Europe ne s’est engagé outre mesure dans ce type de cultures en dehors du colza, pour se spécialiser dans la culture des céréales. De ce fait nous importons plus du quart de nos besoins de protéines végétales destinées à l’élevage et la moitié des matières riches en protéines, essentiellement sous la forme de tourteaux de soja.
Pour réduire cette dépendance vis-à-vis des pays tiers, le gouvernement français a mis en place un Plan protéines végétales. Son objectif :
Plusieurs leviers d’actions ont été mis en place pour atténuer notre dépendance :
Exploitations agricoles, CUMA, GIEE pour ce qui relevait de l’investissement en matériel pour introduire ce type de cultures dans les rotations et les conditionner, filières et entreprises d’aval du secteur, Chambres d’agriculture, organismes de recherches et instituts techniques agricoles ainsi que cuisiniers de la restauration collective pouvaient ainsi prétendre à un soutien financier selon la validité et fiabilité de leurs projets. Doté d’un budget de 100 millions d’euros, la limite de dépôt des dossiers relatif à ce plan se situait fin décembre 2022.
Ce plan protéines végétales comprend un important volet de soutien à la recherche, au développement à l’innovation et au transfert. Le programme Cap Protéines, d’une durée de deux ans (janvier 2021-décembre 2022), de 33,5 millions d’euros de budget de la filière des huiles et protéines végétales et d’un complément de financement versé par le dispositif France relance. Son pilotage a été confié à Terres Inovia et à l’Institut de l’élevage.
Cinq projets de recherches sont financés dans ce cadre :
Les chambres d’agriculture se sont fortement engagées dans deux de ces projets : Produire et Cap Protéines élevage.
Dans le cadre du projet Produire, les Chambres d’agriculture de 8 régions se sont impliquées dans le cadre de territoires pilotes et d’observatoires de légumineuses à graines pour développer, tester et transférer des nouvelles pratiques de productions de protéines végétales auprès des agriculteurs. Ce projet a permis de trouver des solutions aux freins techniques rencontrés par les producteurs qui ralentissent le développement de cette filière.
Au sein de Cap Protéine Elevage, l’Observatoire INOSYS – Réseau Elevage s’est fortement mobilisé en mettant en place un suivi de plus de 300 fermes pilotes sur le sujet de l’autonomie protéique en élevage. L’outil de conseil multi-filière DEVAUTOP est issu de ce projet. Cet outil va permettre d’aider les éleveurs à visualiser le niveau d’autonomie protéique et à mettre en place des actions pour augmenter cette autonomie.
Un colloque le 15 mars 2023 aura lieu à la Cité internationale universitaire de Paris autour des travaux qui ont d’ores et déjà été menés.
Les acteurs de 4 régions (Bretagne, Centre Val-de-Loire, Pays de Loire et Normandie) se sont rassemblés au sein d’une association intitulée LEGGO - Légumineuses à graines du Grand Ouest. Ce sont les Chambres d’agriculture de ce territoire qui sont à l’initiative de la création de ce collectif et de son animation. Son ambition est de s’organiser collectivement pour relocaliser les filières de production de ces cultures (pois, féverole, lupin, lentilles, pois chiche, soja, haricots) et de leur valorisation sur ce territoire.
Cette association endosse donc le rôle de vigie pour favoriser la montée en compétence, de mise en réseau et de catalyseur d’actions impulsées par ses adhérents. Pour cela, elle s’appuie sur un réseau de partenaires comme Terres Univia, des acteurs de la recherche, les pôles de compétitivités ou encore les fédérations professionnelles.
Les objectifs sont donc de :