Dernière mise à jour le 29 octobre 2024
La Chambre d’agriculture du Rhône travaille en partenariat sur de nombreux sujets relevant des compétences agricoles et alimentaires avec la Métropole du Grand Lyon. Une convention a récemment été signée entre ces deux partenaires pour expérimenter la valorisation de biodéchets collectés par cette collectivité en matières fertilisantes sous forme de compost à destination de l’agriculture locale.
Particulièrement soucieuses du respect de l’environnement et souhaitant favoriser l’économie circulaire, la Métropole du Grand Lyon a créé, bien avant que la réglementation ne l’impose, plusieurs plateformes destinées à recycler les biodéchets issus du tri sélectif. La collectivité a en effet développé et encouragé auprès de ses habitants la collecte des déchets alimentaires en mettant à disposition des bornes de collecte sélective, accessibles aux particuliers. Tous les déchets alimentaires sont acceptés : thé et café, restes de repas, produits alimentaires périmés sans emballage…. Ces déchets sont ensuite acheminés vers des plateformes de compostage sur le territoire de la Métropole. Outre la distribution de sacs de composts à des particuliers, il fallait par ailleurs s’assurer des débouchés à plus grand échelle.
La Chambre d’agriculture du Rhône a ainsi été contactée pour réaliser une étude sur les possibilités de valorisation de ces déchets compostés par épandage sur des surfaces agricoles de proximité en agriculture biologique notamment. Dans cet objectif, une convention d’une durée de trois ans a été passée entre la Métropole, la Chambre d’agriculture et avec l’école d’ingénieur agronomes de Lyon l’ISARA.
Laëtitia Canonier, conseillère agronomie et environnement de la Chambre d’agriculture du Rhône a été chargée avec une équipe de plusieurs conseillers de recenser les surfaces susceptibles de faire usage de tels apports fertilisants. Plusieurs surfaces céréalières ont ainsi été trouvées. Une phase d’expérimentation a ensuite été engagée.
« Des interrogations sur la qualité du produit, la présence d’éventuels éléments indésirables comme des morceaux de plastiques et surtout sur la valeur réellement fertilisante de ces matières n’ont pas manqué d’émerger chez les agriculteurs. Ceci a nécessité d’une part une vigilance très rigoureuse sur la qualité des matières livrées et une expérimentation sur le terrain, dont nous sommes à ce jour à la deuxième année. » Pendant deux ans des échantillons de compost ont ainsi été épandus sur des micro-parcelles appartenant à des agriculteurs partenaires réunis au sein du GEDA de l’Ozon. Un comparatif a pu ainsi être effectué avec des produits habituellement utilisés comme de la fiente issue d’élevage de volailles. La première année a servi de base pour ensuite améliorer le protocole d’analyse en cours cette année.
Des bénéfices ont été mesurés sur la structure et l’amélioration des sols, leur biodiversité : le nombre de lombrics a ainsi augmenté. La valeur fertilisante a cependant été difficile à mesurer et le nouveau protocole d’analyse mis en place pour la prochaine campagne devrait y remédier. Il faut dire que les conditions météorologiques et le fort indice de pluviométrie de cette année ont produit un très fort lessivage et n’a donc pas facilité la tâche. Les résultats qui seront mesurés pour les moissons 2025 serviront donc de base et de référence sur l’intérêt fertilisant du produit.
Sous l’impulsion de la Chambre, plusieurs agriculteurs se sont dès à présent rassemblés pour bénéficier d’une force de négociation plus importante qu’en ordre dispersé. D’ores et déjà, des conventions entre agriculteurs et plateforme productrices de ce type de compost ont été signées et des volumes plus conséquents leur ont été livrés en bout de champs à des tarifs intéressants.