Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
« Je suis agriculteur en Normandie à la ferme du Clos de la Mare depuis la septième génération. Il s’agit d’une exploitation agricole céréalière comprenant des cultures de blé, d’orge, de colza, de tournesol, de lentilles et de sarrasin. »
Contrairement au blé dur destiné principalement à la fabrication de pâtes, de semoule ou de boulghour dont la production reste limitée et en France (1,6 mt en 2021), le blé tendre, également nommé froment (36,1mt) est majoritairement utilisé pour la farine destinée à faire du pain. On parle alors de blé panifiable. Tout agriculteur dispose actuellement d’un choix de variétés différentes, qu’il sélectionne en fonction de critères spécifiques comme l’adaptabilité au sol de son exploitation, la précocité, la résistance au froid, à certaines maladies, le taux de protéines du grain qui influe beaucoup sur la qualité boulangère….
« J’effectue un mélange de différentes semences sur les mêmes parcelles. Cette combinaison de critères techniques (élasticité, taux de protéines, indices gluten, ...) me permet des rendements honorables mais également de diminuer l’usage des produits phytosanitaires grâce à la résistance de certaines variétés aux maladies. »
Jean-Marie Lenfant sème du blé d’hiver. La saison de croissance complète de ce blé est d'environ 240 à 350 jours. Le cycle est divisé en deux étapes de végétation active : l'automne (environ 50 jours) et le printemps-été (à partir de 75 jours). Entre ces étapes, la plante hiberne.
« J’effectue mes semis entre mi et fin octobre, pas trop tôt pour retarder au maximum l’arrivée des mauvaise herbes et limiter ainsi les traitements. Au mois de février, j’apporte un peu d’engrais azoté pour nourrir le grain et favoriser la teneur en protéine. Je surveille ensuite l’ensemble de mes parcelles pour voir s’il y a besoin ou non d’intervenir lorsque peuvent survenir des mauvaises herbes ou certains ravageurs (insectes ou maladies). Les bulletins « flashs cultures » diffusés par la Chambre d’agriculture permettent de renforcer cette vigilance et d’intervenir que quand cela s’avère nécessaire. »
La moisson s’effectue en général la première quinzaine de juillet. Une partie de la récolte est livrée à la coopérative, l’autre (10 hectares sur 55) est conservée pour la transformation de farine sur l’exploitation. Un tri est effectué pour éliminer les éventuelles graines de mauvaises herbes et ne conserver que les grains de blé.
« La récolte doit s’effectuer aux normes, c’est-à-dire avec des grains au maximum à 14% d’humidité. Ce taux ne doit pas être dépassé car sinon il y aurait des risques d’échauffement et de fermentation dans les cellules de stockage (petits silos). Pour éviter cet inconvénient majeur pour l’avenir de la récolte, de l’air froid est pulsée pour ramener et maintenir la température à 7 degrés. Cela permet également aux éventuels insectes et à leurs œufs de ne pas se développer et de ne pas avoir ainsi à recourir à de l’insecticide. »
Le blé récolté est ensuite stocké dans des silos.
Une fois l’ensemble des étapes de culture du blé accomplies, la phase de production de la farine peut alors commencer.
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