Presse
Dernière mise à jour le 03 septembre 2024
Les filières animales françaises sont traversées par de profonds bouleversements : baisse du nombre d’éleveurs, baisse des cheptels, recul des volumes, pertes de parts de marché à l’exportation, hausse des importations.
Dans ce contexte, Chambres d’agriculture France a réalisé une étude sur la situation de l’élevage et sur les différents scénarios prospectifs pour l’élevage dans notre pays.
Ces dernières années ont vu l’accélération de la décapitalisation en élevage, un phénomène qui touche les cheptels bovin, porcin, ou encore ovin. Elle atteint des niveaux tels que la production recule, que ce soit au niveau de la collecte de lait (en baisse de -4,7 % début 2023 par rapport à la moyenne quinquennale) ou des abattages(volumes en repli de -4% entre 2021 et 2022 pour les bovins).
Les évolutions enregistrées interrogent, non seulement sur la capacité de la France à conserver ses parts de marché à l’export, mais aussi sur l’approvisionnement du marché national et sur l’accroissement de la dépendance de la France vis-à-vis de produits importés ne correspondant pas aux critères de durabilité affichés par la France. Ainsi, 60 % de la viande de volaille en restauration collective est importée, et près de 58 % de la crème utilisée par l’industrie agroalimentaire.
Sur le plan de l’emploi, les exploitations d'élevage ont été confrontées à des pertes importantes, avec 80 000 ETP perdus entre 2010 et 2020. La baisse de la production met en cause la pérennité du tissu économique situé en aval et le dynamisme des territoires qui en découle.
La consommation de viande en France diminue : entre 1980 et 2021, les français ont réduit de 15 kg leur consommation, notamment de viande bovin. L’évolution de la consommation de produits animaux issus d’élevages bio est une source de préoccupation.
« Dans ce contexte de fragilisation des élevages, l’accompagnement des agriculteurs sera stratégique et décisif si l’on veut préserver notre capacité à nous nourrir et à réussir la transition écologique. L’enjeu pour les Chambres d’agriculture est d’accompagner les agriculteurs pour adopter les changements permettant de produire à la fois plus et mieux en préservant leur revenu. Pour cela, nous devons en amont tester des solutions à l’échelle d’exploitations proches des leurs pour prouver qu’elles sont techniquement possibles et économiquement rentables »
Sébastien Windsor Président de Chambres d’agriculture France
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