Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Des millions d’Ukrainiens et d'Ukrainiennes fuient actuellement leur pays en guerre. Face à ce drame et à l'exode que cela provoque, de nombreuses organisations gouvernementales et non gouvernementales se mobilisent. L'instance de l’Organisation des Nations Unies et le Programme alimentaire mondial (PAM), prennent actuellement en charge des opérations d’aide alimentaire d’urgence.
Directement concerné, celui-ci va intervenir en Ukraine et dans les pays limitrophes auprès d’une population de près de 3,1 millions de personnes dans les prochaines semaines. La FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) aussi est mobilisée.
La guerre en Ukraine provoque une crise humanitaire extrême. Selon les dernières estimations, plus de 3 millions de réfugiés auraient fui les zones de combats. En France des très nombreuses organisations dont certaines agricoles préparent leur réseau à des actions immédiates de solidarité : dons alimentaires ou accueil de réfugiés.
Les organisations internationales de secours (agences de l’ONU, Croix-Rouge et Croissant-Rouge) se sont parallèlement engagées dans différentes actions ; leurs ressources sont sévèrement ponctionnées et les dons individuels sont sollicités.
Dans le cadre de l’ONU, le Haut-Commissariat aux Réfugiés est évidemment en première ligne, de même que les deux agences de l'Organisation en charge des questions agricoles et alimentaires :
Le Programme alimentaire mondial (PAM) est l’instance de l’ONU en charge de l'aide alimentaire. Cette instance est cogérée par l'ONU et la FAO et a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2020.
Il s'agit en termes de budget de la première agence mondiale de lutte contre la faim dans le Monde (figure 1).
Pour faire face à l’urgence alimentaire en Ukraine, celle-ci a renforcé ses opérations auprès de la population ukrainienne et vient désormais en aide à près de 3,1 millions de personnes. Le PAM prévoit différents types d’actions dont la distribution :
Compte-tenu du nombre de réfugiés exilés dans les pays limitrophes, l’opération d’assistance alimentaire se déploiera également en dehors du pays (Roumanie, Pologne, Moldavie et Slovaquie).
L’intervention du PAM en Ukraine s’ajoute à la série effroyable des urgences alimentaires pour lesquelles il agit déjà aux quatre coins du Monde :
De plus, la crise du COVID-19 l'a mis en difficulté. Les ressources de ce programme ont effectivement diminué, certains pays donateurs ayant réduit leur contribution compte tenu de la baisse de leurs propres ressources :
En conséquence l’aide alimentaire du programme a dû être revue à la baisse dans certains pays.
La guerre en Ukraine aura des conséquences au-delà de l’Europe et mettra en péril l’alimentation de nombreuses personnes dans le Monde.
En effet, pour de très nombreux pays, l’approvisionnement domestique en céréales et olégamineux repose sur les exportations russes ou ukrainiennes ; il s'agit essentiellement des pays d’Asie-Pacifique, d’Afrique subsaharienne, du Proche-Orient et d’Afrique du Nord.
L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a évalué l’impact de la guerre au niveau mondial : si les exportations de la Russie et de l’Ukraine à destination de ces pays venaient à se tarir, entre 8 millions à 13 millions de personnes pourraient souffrir de la faim dans le monde.
Selon les données de la FAO, environ 30 % de la population ukrainienne (soit 12,6 millions de personnes) vit en milieu rural et l’agriculture représente 9 % du produit intérieur brut ; pour les populations rurales, l’agriculture représente des moyens d’existence essentiels.
La FAO va engager le versement immédiat de 50 millions d’US dollars auprès de 240 000 femmes et hommes les plus vulnérables parmi les habitants des zones rurales ukrainiennes.
En outre, la guerre survient à un moment clé du calendrier agricole du pays : les agriculteurs doivent préparer les terres pour le blé, l’orge, le maïs et les tournesols. Les fonds versés par la FAO devraient permettre aux plus petits producteurs de maintenir leur activité.
Cet objectif est toutefois dépassé par l’ampleur de cette crise humanitaire. De toute urgence, il faut désormais prendre les moyens d'empêcher une véritable dévastation.
Service Études, Références et Prospective
Chambres d’agriculture France
Contact : Didier CARAES
didier.caraes(at)apca.chambagri.fr