La filière laitière percutée par différents chocs

Bien placée sur le podium des producteurs européens, la filière laitière française est néanmoins confrontée à la baisse de la collecte de lait, qui persiste et s’accélère en 2023. Les volumes collectés sont ainsi redescendus, sur les quatre premiers mois de l’année 2023, au même niveau que ceux de 2010. 

De janvier à avril 2023, les volumes se situent à :

• 4,7 % en-dessous de la moyenne des années 2017 à 2021
• alors que l’an passé, le repli n’était encore que de 2,6 %. 

Cette évolution est la conséquence de la décapitalisation du cheptel de vaches laitières (-2,5 % d’effectifs entre avril 2022 et 2023), un phénomène démarré il y a plusieurs années mais qui prend de l’ampleur face à la hausse des coûts de production, aux prix de la viande et des productions végétales attractifs, et dans un contexte d’augmentation des départs en retraite d’éleveurs.

Hausse des prix et impact de l’inflation sur la consommation

Dans ce mouvement de recul des volumes, les prix du lait se présentent en février autour de 468 euros les 1 000 litres, soit une hausse de :

• 44 % par rapport à la même période en 2021 
• et de +25 % par rapport à 2022.

Du côté de la consommation, les produits laitiers sont percutés de plein fouet par l’inflation. L’indice des prix à la consommation établi par l’INSEE fait état, entre avril 2022 et avril 2023, de hausses de prix de :

• 23 % pour le lait demi-écrémé
• 22 % sur les yaourts
• 20 % sur les fromages
• et 24 % sur le beurre. 

Ces hausses s’additionnent à celles déjà emmagasinées en 2022 (+18 % pour le lait, +16 % pour les yaourts et les fromages, +22 % pour le beurre). Dans un contexte de hausse des prix généralisée, les ménages opèrent des arbitrages, notamment en réduisant les volumes achetés. Une évolution observable pour les produits laitiers, tous affectés par la baisse des achats en volume et encore davantage accentuée pour les produits biologiques.