Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Chacun d’entre nous a eu part des inquiétudes liées à notre interdépendance en matière de graines tournesol et des risques de pénuries en huile liés à la guerre en Ukraine. Cette culture a par ailleurs l’avantage d’être assez résistante aux épisodes de sécheresse. Ce contexte a donc favorisé une augmentation notable en 2022 des surfaces emblavées.
Avec le colza et l'olivier, le tournesol est l'une des trois sources principales d'huile alimentaire en Europe. Cultivé par les Amérindiens, il a été introduit par les Espagnols en Europe au XVIème siècle. L’usage de son huile dans l’alimentation humaine ne s’est cependant véritablement développé qu’au XIXème siècle.
On estime la production d’huile de tournesol dans le monde à 16 millions de tonnes par an. L’Ukraine est le plus grand producteur d'huile avec une production de 4,4 millions de tonnes par an suivie par la Fédération de Russie avec une production annuelle de 4 millions de tonnes. L'Ukraine et la Fédération de Russie produisent ensemble plus de 50% du total mondial d'huile de tournesol.
On comprend ainsi les menaces que font peser le conflit en cours à nos portes sur l’approvisionnement et les marchés à l’international. Le troisième producteur est l’Argentine, la France ne se hissant qu’au cinquième rang.
Dans ce contexte, les dernières estimations de Terres Inovia font état d’une surface comprises entre 800 et 840 000 ha. La sole 2022 serait ainsi en augmentation de 14 % à 20 % par rapport à la sole 2021 qui était de 699 000 ha.
Outre le fait d’un marché économiquement porteur pour les graines de tournesol du fait notamment du conflit entre la Russie et l’Ukraine, les inquiétudes liées à la sécheresse en début de campagne et le fait que le prix des engrais ait augmenté d’une façon substantielle, ont également favorisé cette progression. Le tournesol est en effet moins sensible au stress hydrique que d’autres cultures et il nécessite moins d’apport azoté. Les principales zones de production sont :
Le tournesol, outre l’huile alimentaire, est utilisé notamment pour l’alimentation animale sous forme de tourteaux. Depuis de nombreuses années la France est déficitaire en matières protéiques pour l’alimentation humaine et animale. Elle doit ainsi recourir à des importations notamment de soja pour la nourriture des animaux d’élevage.
Dans le cadre du volet agricole du plan de relance présenté le 3 septembre 2020, la mesure «protéines végétales » vise à développer la production de protéines végétales en France, à la fois pour réduire la dépendance aux importations et sécuriser les approvisionnements, améliorer la situation économique des éleveurs en favorisant leur autonomie alimentaire et en leur offrant de nouveaux débouchés. Car, depuis la fin de l’année et depuis le début de la guerre, le prix de l’huile de tournesol a flambé. Il était de 1 205 €/t en décembre 2021, et a atteint 2 000 €/t en mai 2022 (juste avant la pandémie, le prix se situait aux alentours de 750 €/t).
Le plan développé par la filière oléo-protéagineuse visait à échéance 2022 une augmentation de surface de production de tournesol de plus de 100 000 hectares. Le plan résilience mis en place par l’Etat et lié aux conséquences du conflit russo-ukrainien va conforter cette démarche en renforçant les mesures de soutien à la dynamique mise en place. La filière a mis en place parallèlement un projet de communication et d’actions ambitieux intitulé Téo. Celui-ci vise à inciter les agriculteurs à développer cette culture sur leurs exploitations.