Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
Après des décennies de remembrement, des politiques de replantations de haies dans les parcelles ont été menées pour lutter contre les effets négatifs liés à l’arrachage des haies. Outre de nombreux bénéfices pour l’environnement (biodiversité, qualité des sols et de l’eau, paysage…) et les performances agronomiques, le retour de telles implantations permet également de lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Les haies sont des alignements d’arbres ou d’arbustes qui marquent souvent la limite entre deux parcelles ou deux propriétés.
Dans les années 60 à 80, de vastes opérations de remembrement de parcelles agricoles ont été menées dans le but de rationaliser les structures des exploitations agricoles en rassemblant et rapprochant des parcelles de faibles superficies ou trop dispersées pour être facilement exploitables.
L’objectif consistait également à faciliter l’activité des agriculteurs en limitant ses déplacements et en adaptant les surfaces exploitées à l’ampleur et à la modernité des nouveaux engins agricoles.
Salutaire économiquement et du point de vue de la modernisation de l’agriculture, cette démarche a occasionné cependant plusieurs impacts négatifs : structure et qualité des sols, gestion de l’eau, protections phytosanitaires... Ainsi, depuis 1950, 70 % des haies ont ainsi disparu des bocages français.
Depuis plusieurs années, de multiples aides permettent de financer des projets de plantation de haies. Si ce dynamisme se traduit effectivement par le fleurissement dans le paysage de nouveaux chantiers de plantation, les haies et autre surfaces arborées représentent aujourd’hui seulement 3,6% de la surface agricole utile (SAU). L’objectif est de mettre en place des politiques incitatives qui permettent d’accélérer encore le rythme des plantations.
Les haies peuvent remplir différents rôles :
Elles peuvent faire aussi office de brise vent, dans les régions particulièrement venteuses.
Les haies ont aussi de multiples valorisations. Lorsque la haie est arrivée en pleine production, il est possible de valoriser son bois en énergie à travers les traditionnelles chaudières à bois. De nombreux arbres de haies bocagères arrivés à « maturité » ont un important potentiel de valorisation en bois d’œuvre, c’est-à-dire en bois utilisé comme matériau de construction.
Il existe de nombreux types de haies et tous n’ont pas la même capacité de stockage du carbone. Plus une haie est étagée plus sa capacité de stockage va être optimisée.
Ainsi, une haie pluristrate gérée durablement dans le Grand Ouest stocke en moyenne 5,90 tonnes équivalent C02 / km / an. La mise en place de pratiques de gestion durable de ses haies est donc primordiale pour faire face aux enjeux environnementaux et climatiques. Ces pratiques peuvent aujourd’hui être valorisées grâce à la méthode Haies du Label Bas Carbone qui été développée par la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire.
L’implantation de haies permet également de protéger les cultures et les troupeaux contre les effets néfastes du changement climatique. En élevage bovin notamment, l’impact de la présence de haies dans les prairies en cas de fortes chaleurs a été étudié. On observe ainsi un effet positif sur la production de lait et la limitation du niveau de stress des animaux.
120 conseillers agroforestiers du réseau des Chambres d’agriculture peuvent accompagner les agriculteurs désireux d’implanter, de gérer ou de valoriser les haies de leur exploitation.
Plus de 80 d’entre eux sont formés à la réalisation de plans de gestion durable des haies (PGDH).
Dans le cadre du Plan de relance lancé en 2021, une enveloppe de 45 millions d’euros a été attribuée à la plantation de 7 000 km de haies et d'alignements d'arbres intra parcellaires (Plantons des haies).
A ce jour, 4 500 kilomètres de haies ont été retenus et devraient être plantés avant le 31 mars 2024.