Etudes et références économiques
Dernière mise à jour le 02 avril 2025
Au sommaire de cette lettre économique des Chambres d'agriculture : A qui le tour ? ; Echanges agricoles entre l’Ukraine et l’Union européenne : de nouveaux ajustements à prévoir ; Impact des nouvelles mesures tarifaires américaines sur le commerce agricole UE-USA en 2025 ; L’actualité de la « relique barbare ».
Après le Canada, le Mexique, la Chine, c’est au tour de l’Union européenne de s’attirer les foudres douanières du Président des Etats-Unis. Durant sa campagne électorale, il avait prévenu qu’il sanctionnerait les pays avec lesquels l’économie américaine enregistre des déficits chroniques.
Ce sont tous les partenaires commerciaux de Washington qui sont exposés aux menaces tarifaires brandies et parfois appliquées par le locataire de la Maison-Blanche, suscitant au passage une incompréhension générale non seulement des règles en vigueur du commerce mondial, mais, surtout, des relations commerciales entre les Etats-Unis et leurs supposés alliés. A bien y regarder, les alliances n’ont d’autre caractéristique que d’être éphémères, évoluant au gré des intérêts américains.
Comme nous l’avions déjà évoqué dans ces colonnes, l’Union européenne a mis en place en juin dernier des mesures de sauvegarde, intitulées également « freins d’urgence », pour contrôler les importations en provenance d’Ukraine de plusieurs matières premières agricoles. Ces mesures avaient pour objectif de répondre à la forte augmentation des échanges depuis le début de la guerre et qui avait perturbé les marchés de l’UE.
Comme le montre l’historique des échanges, ce dispositif a effectivement permis de freiner les importations européennes de certaines matières premières ukrainiennes mais il n’a pas été efficace pour maîtriser les flux d’œufs. Ces mesures de sauvegarde prennent fin le 5 juin prochain, et l’étape suivante sera d’imaginer de nouvelles mesures, plus durables : il devrait être question de quotas d’importation et d’alignement progressif des normes de production sur les standards européens pour franchir un nouveau palier de rapprochement avec l’Ukraine.
En février 2025, le président américain Donald Trump a annoncé une augmentation de 25 % des droits de douane sur les produits importés de l’Union européenne, une décision motivée par le déficit commercial croissant des États-Unis vis-à-vis du Vieux Continent. Historiquement, le marché américain constitue un débouché majeur pour les exportations agricoles européennes, notamment les vins, spiritueux, fromages et l’huile d’olive.
Depuis la guerre commerciale de 2019, marquée par l’imposition de surtaxes américaines sur des produits européens, les échanges avaient progressivement repris entre 2021 et 2023 grâce à une suspension temporaire de ces mesures. Toutefois, cette nouvelle hausse tarifaire en 2025 risque de compromettre ces avancées et de raviver les tensions commerciales entre les deux blocs.
Tel était le qualificatif que le grand économiste britannique John Maynard Keynes (1883-1946) avait attribué au métal jaune, estimant que, vu sous l’angle de l’étalon-or, cela ne correspondait plus aux défis du monde moderne. Et pourtant, à intervalles réguliers, l’or se rappelle à notre bon souvenir, et figure encore au rang de valeur refuge pour des individus en mal de sécurité de leur épargne ou de leurs placements.
Depuis 2020, le cours de l’or suit une tendance haussière. Dans la guerre commerciale qui opposa en 2018, Pékin et Washington, les soubresauts de l’once d’or (31,10 grammes) étaient passés inaperçus. En ciblant plusieurs zones géographiques, les décisions de Donald Trump visant à alourdir les tarifs douaniers sur les produits importés du Canada, du Mexique, de Chine, d’Union européenne (27 Etats membres), la tension commerciale change d’envergure. D’autant plus que chacun des pays attaqués se prépare à riposter, en ciblant notamment les produits agricoles américains.