Etudes et références économiques
Dernière mise à jour le 30 janvier 2025
Au sommaire de cette lettre économique : trente bougies et quelques tarifs douaniers plus loin; L’installation de la nouvelle commission européenne; Chine-Brésil : un duo incontournable sur les marchés agricoles mondiaux; Déjà des tensions sur le marché des céréales.
A l’image de bien des nations, dont la France, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui souffle en ce début d’année 2025 ses trente bougies, ne parvient pas à « gouverner » les échanges mondiaux de marchandises et de services. Il faut profiter de ce début d’année, de cet « anniversaire », pour en cerner les causes profondes et objectives. Car l’impuissance de l’OMC à déterminer les fondements d’un accord commercial multilatéral satisfaisant toutes les parties, constitue le symptôme évident d’une crise de la mondialisation qui, bien que ce point soit encore contesté, rapproche les relations internationales de la « démondialisation ».
Les tourments de la vie politique française, comme celles de l’Allemagne, ont presque éclipsé le fait que l’année 2024 était l’année des élections européennes et donc du renouvellement des 27 membres du collège des Commissaires européens. Or, c’est bien sûr l’Europe qui est en première ligne sur les politiques agricoles, sur les objectifs environnementaux, sur les accords commerciaux avec nos partenaires internationaux, et sur les règles de la concurrence au sein de la zone économique européenne. Tour d’horizon des projets présentés par les nouveaux Commissaires, projets dont la cohérence méritera d’être évaluée, sur fond d’incertitudes budgétaires et de tensions avec la Chine et les Etats-Unis.
En novembre dernier, en marge du G20, la Chine et le Brésil ont signé 37 accords commerciaux, portant sur des secteurs aussi variés que l’agriculture, l’énergie, le commerce, le tourisme ou bien le numérique. Ces signatures sont le reflet d’une relation de plus en plus étroite entre les deux pays depuis une vingtaine d’années. Et les matières premières agricoles tiennent une place singulière dans cette relation, la Chine étant désormais le premier importateur mondial de produits agricoles, et le Brésil le troisième exportateur mondial de produits agricoles et agro-alimentaires, derrière l’UE et les Etats-Unis.
L a chute du cours du blé tendre entre mai 2022 et aujourd’hui a lourdement pesé sur les conditions de formation du revenu courant avant impôt (RCAI, sur la base des données du Réseau d’informations comptables agricoles) des céréaliers. La publication, en décembre dernier, des chiffres par orientation productive du revenu et de l’excédent brut d’exploitation a confirmé la dégringolade qui a touché les producteurs.