Productions végétales
Dernière mise à jour le 15 avril 2025
Riches en protéines, bonnes pour les sols et l’environnement… Les légumineuses ont tout pour plaire, mais restent pourtant trop peu présentes dans nos champs et nos assiettes.
On distingue deux grands types de légumineuses :
Côté élevage, les légumineuses fourragères, qu’elles soient annuelles (pois, féveroles, lupin…) ou prairiales (luzerne, trèfle, sainfoin…), sont précieuses. Riches en protéines, elles permettent de compléter l’alimentation des animaux et de réduire la dépendance au soja importé.
Mais leur atout ne s’arrête pas là : ces plantes ont la capacité de capter l’azote de l’air et de le restituer au sol. Résultat : moins besoin d’engrais azotés et une fertilité naturelle renforcée. Selon un rapport de l’ONU publié en 2016, près de 10 milliards de dollars d’engrais chimiques pourraient être économisés chaque année grâce aux légumineuses. Elles contribuent également à piéger le carbone dans les sols et à améliorer la qualité de l’eau.
Depuis les années 60, les surfaces dédiées aux légumineuses ont fortement diminué en Europe. En cause : les accords commerciaux engagés après-guerre particulièrement avantageux pour les Etats-Unis, et notamment l’accord dit Dillon Round.
Lors de ces négociations, l’Europe a choisi de protéger sa production de céréales en instaurant des taxes variables sur les importations, ajustées en fonction des prix du marché. En contrepartie, elle a renoncé à taxer les oléagineux américains, et en particulier le soja. Résultat : cette matière première, importée massivement à bas prix, a progressivement remplacé les cultures locales riches en protéines, rendant l’Europe, et surtout la France, fortement dépendante de ces importations
Consciente de cette fragilité, l’Union européenne a lancé depuis 1974 plusieurs plans protéines. Le dernier en date vise à doubler d’ici 2030 les surfaces consacrées aux protéagineux et légumineuses, pour atteindre 2 millions d’hectares, soit 8 % de la surface agricole utile (SAU).
Au-delà de l’élevage, intégrer des légumineuses dans les rotations de cultures présente de nombreux avantages :
(source RMT Agro-Transfert)
En agriculture biologique, cette pratique est fréquente, notamment dans les régions d’élevage. Les légumineuses y sont cultivées en mélange avec des céréales, récoltées en grains ou en fourrage. Elles sont aussi souvent utilisées en couverts végétaux entre deux cultures, contribuant ainsi à améliorer la fertilité des sols.
Pois chiches, lentilles, haricots, fèves, pois cassés… les légumineuses destinées à notre assiette sont nombreuses et parfois même labellisées.
Certaines bénéficient d'une Indication Géographique Protégée (IGP) ou d'une Appellation d’Origine Protégée (AOP) comme :
Face à une consommation en baisse, notamment chez les plus jeunes, plusieurs initiatives voient le jour pour revaloriser les légumineuses :
En France, nous consommons deux fois moins de légumes secs que la moyenne européenne, alors il est temps de relever le gant et de diversifier en ce sens notre alimentation !