Dernière mise à jour le 24 juillet 2024
La culture du thé se développe de plus en plus en France, de ce fait, plusieurs agriculteurs hexagonaux innovants se sont lancés il y a quelques années dans la production de thé.
La France produit 1 500 tonnes de thé par an. Qui aurait cru que cette culture originaire des vallées et piémont de l’Himalaya et cultivée à grande échelle dans les pays asiatiques, l’Inde, Ceylan ou quelques pays africains comme le Kenya puisse s’acclimater à nos latitudes ?
Disséminées ainsi un peu partout sur le territoire, on recense ainsi quelques plantations :
Les résultats de toute plantation requièrent de la patience. Le théier entre véritablement en production entre la troisième et la cinquième année. L’investissement est par ailleurs important, environ 50 000 euros par hectare. Il faut également s’assurer au préalable que le cultivar acheté s’adapte bien au sol et au climat de la parcelle qui y est consacrée. Les débouchés du thé français encore relativement confidentiels se concrétisent par le biais de maisons de thé spécialisées ou d’épiceries fines en France mais aussi pour les connaisseurs en vente directe, sur internet et à l’export.
En 2022, la consommation moyenne de thé en France est de 250g par personne et par an. La vente de plants fait également partie des circuits de commercialisation.
A la Réunion la culture du thé remonte aux années 1960. On y recensait alors environ 350 hectares consacrés à cette culture. Après une longue période d’abandon progressif, le temps est à la reprise.
A partir de plants qui se sont ensauvagés, un agriculteur a relancé la production du 3 ha et transforme sa production qu’il va même jusqu’à exporter dans différents pays de l’Union européenne. Créatif et innovant ce dernier a créé le Labyrinthe en Champ thé, qui permet à tout un chacun qu’il soit touriste ou Réunionnais de se perdre et de se retrouver dans le dédale d’une parcelle le long d’un parcours pédagogique retraçant :
Un label thé français vient d’être créé, les premiers thés labellisés français sont ainsi apparus en 2022. Ce signe distinctif est attribué aux producteurs de plus d’1ha cultivant le théier et transformant leur production sur place.
Bien qu’il soit un arbuste résistant, le théier ne s’acclimate pas à toutes les conditions agronomiques et climatiques :
Ce qui différencie le thé vert, noir, blanc, Pur-erh ou Oolong n’est pas la variété du plant, mais principalement le degré d’oxydation.
Ainsi pour produire du thé vert, les feuilles sont passées sous un jet de vapeur dès leur récolte pour bloquer immédiatement les enzymes responsables de l’oxydation. Ceci permet de conserver un taux élevé de polyphénols dont les propriétés sont anti-oxydantes.
Une oxydation très avancée est au contraire très recherchée pour le thé noir dont les feuilles sont entreposées dans des locaux humides et chauds.
Le thé blanc n’est constitué quant à lui que du bourgeon et des feuilles adjacentes, leur « flétrissage » s’effectue environ 72 heures en plein soleil sur des claies de bambous. Les feuilles sont alors manipulées avec une extrême précaution.
Le thé jaune est également très peu oxydé. Le thé Oolong est semi fermenté à l’aide d’une source de chaleur enfin le thé Pur-eh comme les vieux whisky, peut être fermenté sur une période dépassant parfois les 20 ans.