Bâtiment,
Changement climatique
Dernière mise à jour le 20 février 2025
Les bâtiments modernes et innovants, tant pour le stockage des céréales, du fourrage ou pour l'élevage, sont en voie d'émergence. Tout projet d'installation ou de reprise d'exploitation incite forcément à une réflexion sur l’évolution du bâti agricole que cela soit pour une rénovation ou un projet de construction.
Le bâti à usage agricole a énormément évolué ces dernières années et n’arrêtera pas sa course vers des aménagements destinés à la fois à gagner en compétitivité et en praticité pour le bien-être des animaux et de l’agriculteur, à optimiser le stockage des céréales et des fourrages, mais aussi à générer un revenu complémentaire en produisant de l’énergie et à s’adapter voire contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Dans la conception ou la rénovation de nouveaux bâtiments, l’amélioration des conditions de travail et la recherche de compétitivité et de durabilité nécessitent d’être en tous points réfléchies. Le nettoyage et le curage doivent par exemple être facilités de même que l’évacuation des effluents d’élevage. Les robots de nettoyage s’invitent ainsi aujourd’hui de plus en plus dans les bâtiments. La mécanisation des aires paillées a également connu de réels progrès que cela se fasse par la circulation d’un matériel spécifique ou à partir de pailleuses suspendues ou télécommandés au sol. Il existe de même des robots programmés pour l’alimentation des bovins lait ou viande, de caprins et des ovins et la distribution automatique et le calcul des rations sont également très avancée dans les bâtiments abritant des élevages porcins et de volailles. Une répartition et un agencement adaptés des différents espaces est par ailleurs essentielle pour garantir une meilleure accessibilité des animaux au robot de traite, aux tapis ou au matériel de pesée, à la nurserie, à l’infirmerie, limiter les accidents et garantir de bonnes conditions sanitaires.
Certains de ces investissements demeurent certes encore conséquents. Leur opportunité dépend de la taille des troupeaux, des capacités financières des éleveurs ou de l’agriculteur. La capacité d’adaptation des bâtiments préexistants se pose également assez souvent. Quoi qu’il en soit ces nouveaux équipements et ces nouvelles technologies tracent des évolutions d’avenir.
Le bien être animal est un critère de plus en plus sollicité par les citoyens. Sa prise en compte permet le plus souvent d’améliorer les performances de son cheptel par de bonnes conditions d’hygiène, limitant ainsi l’occurrence de maladies.
Les grands critères définis pour le bien-être animal sont :
Certains aménagements peuvent de surcroit être ajoutés comme des brosses automatiques ou des surfaces de grattage, l’intégration de certains jouets (notamment pour les porcins), le libre accès à des parcours extérieurs, des surfaces intérieures au sol assez meubles pour éviter les boiteries… Certains bâtiments bénéficient également de caméra de surveillance à distance et d’alarmes en cas de dégradation des conditions d’ambiance. Les lieux de contentions doivent enfin être conçus pour éviter un maximum d’incidents lors des diverses manipulations.
Tout comme l’abri des animaux, les bâtiments de stockage pour les fourrages et les récoltes ont également évolué pour garantir une facilité de manutention et une bonne préservation du foin, de la paille ou des récoltes. La première étape, aussi basique qu’elle puisse paraître, et de s’assurer d’un bon dimensionnement par rapport au volume susceptible d’être stocké (mieux vaut prévoir plus large que trop étroit). En cas d’exploitation de polyculture-élevage la distance entre les bâtiments de stockage de l’alimentation et ceux abritant des animaux, doit être optimisée pour éviter la longueur et la complexité des déplacements. Le sol doit être sain est stabilisé, les accès et les aires de dégagements bien conçus pour faciliter la circulation des engins de manutention, une bonne ventilation assurée pour éviter les surchauffes. L’orientation du bâtiment doit être enfin réfléchie pour se prémunir au maximum des effets des intempéries et des vents rabattants. Les aires d’ensilages doivent être également protégées et facilement accessibles.
De nombreux agriculteurs sont actuellement contactés pour intégrer des panneaux photovoltaïques sur leurs bâtiments. Comme pour tout investissement, cette démarche doit être mûrement réfléchie pour qu’elle puisse s’adapter au mieux au système d’exploitation et éviter que l’agriculteur soit déçu par un trop faible rendement énergétique. Les conseillers Chambres d’agriculture peuvent vous aider à concevoir tout projet, à en prévoir le financement, et réaliser des simulations de production et de rentabilité. L’orientation des bâtiments est déterminante, l’exposition sud reste la plus intéressante, à l’Ouest et à l’Est, la productivité demeure cependant encore correcte dans certaines conditions. En cas d’intégration de panneaux photovoltaïques sur des bâtiments existants il convient de vérifier que la charpente soit suffisamment solide. Outre le prix de l’achat et de la pose de ces panneaux il faut également prendre en compte le coût du raccordement au transformateur le plus proche au cas où l’on souhaiterait vendre l’électricité à l’extérieur, le coût de l’emprunt bancaire et des différentes assurances. En ce qui concerne sa production d’électricité, l’agriculteur a le choix entre différente options entre autoconsommation intégrale ou partielle et vente à l’extérieur.
Outre le fait de produire de l’énergie on peut aussi faire en sorte d’en consommer le moins possible. Ici apparait la notion de Bâtiment d’élevage à basse consommation d’énergie ou BEBCE. Les BEBCE permettent, par leur structure, leur organisation et leurs équipements, de minimiser les consommations d’énergie. Orientation et exposition du bâtiment, regroupement des aires chauffées, matériaux utilisés pour les parois emmagasinant la chaleur, maîtrise de la ventilation et du chauffage, usage d’éclairage à basse consommation, rupture des ponts thermiques, récupérateur de chaleur des tanks à lait, intégration de panneaux solaires destinées à la production d’eau chaude sont autant d’initiatives pour atteindre cet objectif.
Les sécheresses à répétition ont parfois lourdement impacté le cheptel. Le stress thermique des animaux est en effet à prendre en compte.
Bien dégager la façade et ouvrir le faitage permet d’optimiser la ventilation naturelle. L’utilisation de bardage en bois procure une meilleure circulation de l’air et un emmagasinement moindre de chaleur, dans des stabulations ouvertes la pause de auvents pour de protection permet de limiter le rayonnement du soleil. De grands ventilateurs peuvent enfin être ajoutés.
Le Label bas-carbone, créé par le gouvernement en 2019, permet de certifier des projets de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et de séquestration carbone dans tous les secteurs y compris dans celui de la construction. Beaucoup de bâtiments agricoles respectent désormais cette démarche en utilisant des matériaux locaux et issus de ressources durables, en procédant à une isolation thermique efficace, en réduisant la consommation électrique et en récupérant la chaleur.
Le projet ClimatBat a pour objectif de mieux valoriser les références et l’expertise existantes sur l’adaptation des bâtiments et la conduite d’élevage face au réchauffement climatique. Cette mise à disposition de ressources issues du réseau des Chambres d’agriculture et de ses partenaires permet aux agriculteurs et conseillers de mieux appréhender les périodes de stress thermique et de pouvoir s’y adapter et y répondre. Dans cet objectif, l’équipe projet ClimaBat a mis en place des outils plus adaptés au transfert des références et des préconisations. Deux outils ont ainsi été réalisés :
Découvrir le site web de ClimatBat
150 conseillers bâtiments accompagnent les agriculteurs sur la construction ou la rénovation des bâtiments agricoles : analyse des besoins et diagnostic, définition du projet et de conception, construction, mise en service et suivi du bâtiment.
Les Réseaux mixtes technologiques (RMT) sont des outils de partenariat scientifique et technique originaux, créés et soutenus par le ministère en charge de l’Agriculture, sous la coordination de l’ACTA qui représente les Instituts techniques agricoles et les organismes de recherche appliquée et de Chambres d’agriculture France pour le secteur agricole. Le Réseau Mixte technologique BATICE s’est ainsi structuré en réseau d’échange inter-filière et multi-acteurs sur le thème spécifique de l’évolution des bâtiments d’élevage. Il vise à être le laboratoire d’idées et de réflexions autour des bâtiments d’élevage en se projetant à l’horizon 2040. Parmi les champs d’investigations et d’expérimentations :
Toutes ces démarches conduisent à des applications et des réalisations concrètes sur le terrain.
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