« Le réseau des Chambres d’agriculture accompagne tous les agriculteurs intéressés par la place de l’arbre et des haies sur leur exploitation. Les agriculteurs peuvent compter sur l’expertise, rare et réelle, des conseillers agroforestiers »
Gaëtan Le Seyec, élu référent national pour l’agroforesterie, élu de la CRA Bretagne
L’agroforesterie se définit comme l’association d’arbres et de culture ou d’animaux d’élevage dans un même système de production agricole. Les arbres, d’essences forestières ou fruitières, peuvent se trouver au sein même d’une parcelle agricole (agroforesterie intraparcellaire) ou en périphérie (ex. haies bocagères), ou encore en peuplement forestier dans lesquels des productions végétales sont récoltées ou des animaux sont emmenés à pâturer (sylvopastoralisme).
L’agroforesterie est donc plurielle, et c’est une infinité de systèmes agroforestiers, dans lesquels toutes les associations arbres et cultures ou pâtures sont imaginables, qu’il faut considérer. Quel que soit le contexte pédo-climatique, quelle que soit la filière agricole (grandes cultures, fourrages, maraîchage, arboriculture, viticulture, plantes aromatiques médicinales et à parfum, volailles, porcs, bovins, ovins, caprins, etc.), ou le type d’éléments arborés (haies bocagères, alignements intraparcellaires, ripisylves, bandes boisées…) et leurs vocations (bois d’œuvre, bois énergie, fruits, fourrage, carbone, etc.).
Si l’utilisation des arbres comme outil de production ne date pas d’hier (le fourrage d’arbre est utilisé depuis la naissance de l’agriculture !), la révolution verte les a relégués au statut d’intrus dans l’espace agricole, tout comme bon nombre de systèmes plurispécifiques.
Aujourd’hui, dans un contexte de changements globaux (fréquence accrue des évènements extrêmes dans un contexte de changement climatique, érosion dramatique de la biodiversité…), réintégrer l’arbre dans les systèmes agricoles est fondamental. Pour les agriculteurs et agricultrices, la présence de l’arbre champêtre participe à l’optimisation des performances techniques et économiques et semble être un atout pour une meilleure résilience des exploitations agricoles et des territoires face aux changements globaux :
Dans des contextes tropicaux, l’agroforesterie (par la combinaison des cultures et des ressources forestières), apporte des outils pour les enjeux de conservation des espaces boisés et de leurs rôles vitaux pour la société.
On compte aujourd’hui en France plus d’une centaine de parcelles pilotes d’expérimentation et de démonstration en agroforesterie intraparcellaire, et plus récemment des parcelles mises en place lors de projets CASDAR par des organisations professionnelles ou dans des lycées agricoles (87 sur les 150 lycées agricoles publics). Les initiatives locales se sont également multipliées ces dernières années pour redonner une place à l’arbre champêtre dans l’exploitation.
Malgré cette situation qui fait de la France un pays pionnier en Europe en termes de développement de l’agroforesterie, les surfaces considérées restent marginales et les linéaires bocagers sont toujours en recul. Au contraire, les systèmes en plantation intra-parcellaires voient leurs surfaces croître significativement. Il est à noter que les dynamiques régionales ne sont pas homogènes sur l’ensemble du territoire.
Le projet agro-écologique pour la France (ou “Agricultures - Produisons autrement”) lancé par le Ministre de l’agriculture en 2012 vise la transition agro-écologique de l’agriculture française. En améliorant et en diversifiant la production agricole tout en restaurant la fertilité des sols et la qualité des eaux, l’agroforesterie est ainsi présentée comme une des 12 clefs de l’agro-écologie, à la disposition des agriculteurs et des collectivités pour parvenir à la triple performance, économique, environnementale et sociale.
Le “Plan de développement de l’agroforesterie 2015-2020”, lancé en 2015, témoigne de cette reconsidération de l’arbre dans les territoires. Ce plan a permis de mettre l’agroforesterie sur l’agenda des politiques publiques (comme illustré par la mise en place des BCAE7 en 2015).
Le Réseau Mixte Technologique RMT AgroforesterieS a existé entre 2014 et 2019, sous coordination de Chambres d'agriculture France avec l’INRA. En 2020, un nouveau RMT a été agréé pour 2021-2025, sous le titre résolument orienté : « RMT AgroforesterieS : performances de l’arbre en agriculture et accompagnement des transitions », encore co-animé par Chambres d'agriculture France et INRAE, avec 16 Chambres d’agriculture de métropole et des DROM, aux côtés des instituts techniques, des instituts de recherche, développement, formation, et de producteurs…
L'objectif du réseau est de consolider les réseaux et diffuser les outils et données technico-économiques existants, à destination des structures de recherche, développement, formation - et du monde agricole.
Le Réseau National pour l’Agroforesterie REUNIR-AF est piloté par Chambres d’agriculture France (APCA) et co-piloté par l’association Afac-Agroforesteries, pour améliorer la prise en compte des différentes formes d’agroforesterie dans les politiques agricoles et d’aménagement, et accompagner le déploiement et l’appropriation de ces politiques par les agriculteurs ainsi que par les opérateurs et conseillers de terrain.
REUNIR-AF vise aussi à assurer l’animation régionale et nationale du Concours général agricole des Pratiques Agro-écologiques, dont la première édition nationale a eu lieu en 2020.
L’Action Thématique Transversale ATT Agroforesterie est un ensemble d’actions financées par le CasDAR depuis 2018, coordonnées par Chambres d'agriculture France et développées par les réseaux agroforestiers nationaux : réseau des Chambres d’agriculture, réseau Afac-Agroforesteries, réseau Association française d’agroforesterie (AFAF).
Ces actions visent à faire avancer le conseil agroforestier et comptent sur une diffusion et publication nationale des résultats. Parmi les projets financés en 2018-2019 et en 2020-2021, figurent par exemple :
Pour le réseau des Chambres d’agriculture, l’agroforesterie regroupe tous les systèmes agricoles associés aux éléments arborés (arbres intraparcellaires, haies bocagères, prés-vergers…). En tant que pilote de plusieurs projets nationaux, le réseau APCA est résolument engagé dans le développement de l’agroforesterie dans le monde agricole : Plan de développement de l’agroforesterie, RMT AgroforesterieS, Réseau National pour l’agroforesterie REUNIR-AF, entre autres.
Le potentiel de préservation de la biodiversité par le maintien et l’implantation des systèmes agroforestiers est aujourd’hui reconnu, de même que les potentiels de séquestration carbone par le maintien et la plantation d’arbres en agriculture - étude « 4 pour 1000 », INRAE 2019.
Le réseau des Chambres d’agriculture accompagne le développement de l’agroforesterie et des arbres agricoles dans les territoires auprès des agriculteurs et des collectivités, par une offre de formations et prestations ou autres formes d’accompagnement :
Dans le cadre du projet stratégique des Chambres d’agriculture, un des objectifs pour le réseau des Chambres est d’être un leader du développement forestier et agroforestier.
Actuellement plusieurs actions sont menées en priorité :
Le 15 août marque la fin de la période réglementaire de non-intervention sur les haies. Ce laps de temp, débutant le 15 mars correspond en effet à la…
En savoir plusL’implantation de haies a un effet notable sur la lutte contre le changement climatique. Outre un impact bénéfique sur la biodiversité, la qualité de…
En savoir plusBiodiversité, stockage du carbone, adaptation et atténuation du changement climatique, valorisation du bois… lorsqu’ils sont présents au sein d’une…
En savoir plusVendredi 29 septembre, le Ministre de l’Agriculture Marc Fesneau et la Secrétaire d’État à la Biodiversité Sarah El Haïry ont annoncé les grandes…
En savoir plusAprès des décennies de remembrement, des politiques de replantations de haies dans les parcelles ont été menées pour lutter contre les effets négatifs…
En savoir plusPratique agricole consistant à intégrer l’arbre dans les systèmes de culture ou d’élevage, l’agroforesterie comporte de nombreux atouts et constitue…
En savoir plusL’implantation de haies sur une exploitation agricole apporte de multiples bénéfices, tant économiques qu’agronomiques. Zoom sur les avantages…
En savoir plusEntre 1975 et 1987, 45 000 km de haies ont disparu chaque année en France. Pour contrer cette tendance, plusieurs initiatives sont nées afin de…
En savoir plusDepuis plusieurs années une prise de conscience s'est effectuée chez les agriculteurs concernant les avantages que l'implantation de haies peut avoir…
En savoir plusL’objectif de l’agroforesterie est de réintroduire des haies ou des arbres dans les surfaces agricoles. Au-delà des raisons paysagères, les…
En savoir plusS’engager dans un projet d’agroforesterie peut apporter de multiples bénéfices et avantages mais requiert conseil et appui technique pour réussir en…
En savoir plus