Dernière mise à jour le 29 octobre 2024
De toutes formes et de toutes couleurs et saveurs les prunes viennent ravir notre palais dès la fin de l’été et le début de l’automne et peuvent s’accommoder en de succulentes recettes. Mais que savons-nous réellement de leur production en France ?
Depuis la fin de l’été et en ce début d’automne la prune est de retour sur les étals de nos primeurs ou des rayons fruits et légumes. Il est largement temps d’en profiter et d’en savourer les différentes variétés.
La récolte mondiale de prunes est estimée à 12,3 millions de tonnes par an. Plus de 55 % d’entre elles sont produites en Chine. Ce chiffre varie bien entendu en fonction des années et des aléas climatiques.
Il existe plus de 2 000 variétés répertoriées dans le monde. L’Italie a pris la place de premier producteur européen de prunes de table et dispute ce rang avec l’Espagne dont les surfaces et la production se sont légèrement contractée du fait du bouleversement climatique mais qui devance ce pays en ce qui concerne les exportations.
Les pays de l’Est comme la Roumanie (environ 1,5 millions de tonnes) sont également de très grands producteurs mais beaucoup d’entre elles sont plutôt utilisées pour faire de l’alcool ou d’autres préparations. Avec 13 255 hectares consacrés à ce type de vergers la France est le troisième producteur de prunes au niveau de l’Europe.
Trois grandes zones de productions se distinguent en France :
Leur récolte s’effectue généralement de mi-aout à mi-septembre. Il faut souligner qu’un verger de prunier ne commence à produire des prunes de façon optimale qu’à partir de la troisième année.
2024 sera une année faste pour la mirabelle. 70 % de la production mondiale de cette variété est produite en Lorraine. Celle-ci bénéficie d’une IGP depuis 1996. Cette filière certifiée IGP regroupe actuellement plus de 200 producteurs se répartissant 400 000 pruniers et emploie chaque année plus de 3 000 saisonniers pour la récolte. Sous IGP la production devrait atteindre les 6 000 tonnes en 2024.
Historiquement, le Roi René aurait ramené cette variété au XVème siècle. Son développement à grande échelle est cependant lié à la grande épidémie de phylloxéra qui détruisit de nombreux vignobles. Les vignes furent alors arrachées et remplacées par ce type de vergers. Une autre zone de production se situe dans le nord de l’ Alsace, mais aussi en Haute-Saône, dans le Loir et Cher, en Savoie…
En 2023 la production française a atteint 14 395 tonnes (source agreste) avec une répartition des verges s’étalant sur 1 761 hectares. Cette année les fruits seront splendides mais les conditions météorologiques font connaître quelques problèmes de conservation.
Autre couleur, autre variété, la quetsche nous offre d’autres saveurs. Celle-ci en France est beaucoup plus attachée à la région Alsace, plus particulièrement dans le nord sur les contreforts vosgiens.
Mais sa culture dépasse nos frontières pour se répandre notamment en Suisse, en Allemagne, et en France dans d’autres départements notamment dans les Vosges. Cultivées de façon plus confidentielle en France, l’étendue des vergers ne dépasse pas 362 hectares pour une récolte en 2023 de 4072 tonnes (source agreste). Ce type de prunier est adapté aux régions froides et humides.
Qui se souvient de la discrète Reine-Claude mariée au roi François 1er ? De haute lignée, sa grande notoriété est désormais plus reliée à la variété de prune à qui elle a transmis son nom.
À l’époque, les pruniers qui donnaient de tels fruits étaient inexistants en France. Soliman le Magnifique, sultan de la dynastie ottomane et autocrate de l’actuelle Turquie, fit offrir cet arbre fruitier à François Ier. Pour rendre hommage à son épouse François Ier nomma ce fruit en son honneur. Les vergers de reine-Claude s’étendent désormais sur 1 392 hectares pour une production française de 20 775 tonnes en 2023 (source agreste).
Suivant les cultivars la couleur peut en changer de vert-jaune à vert prononcé, jusqu’à jaune doré et même rouge violacé. Sud Ouest, Sud Est, Midi Pyrénées se partagent de nombreux vergers. Les producteurs du Sud-Ouest ont obtenu un Label Rouge qui garantit un stade de maturité optimum. Sa zone de production en Aquitaine se concentre quasi-exclusivement sur le département du Lot-et-Garonne et du Tarn et Garonne.
Une seule variété de prune est à l’origine du pruneau d’Agen : la prune d’Ente. Cette variété a été créée au XIIème siècle par les moines bénédictins de l’abbaye de Clairac en Lot et Garonne en croisant certains pruniers locaux avec des pruniers dits de Damas. Ces nouveaux pruniers se développent alors parfaitement dans les terroirs et sous le climat du Sud-Ouest. Depuis 2002, le pruneau d’Agen bénéficie d'une IGP dont la zone géographique s’étend du Lot-et-Garonne à la Gironde, la Dordogne, le Lot, le Gers et le Tarn-et-Garonne. 76% de la production sont toutefois réalisés dans le Lot-et-Garonne. Pour obtenir 1 kg de pruneaux d'Agen, il faut en moyenne 3 à 3,5 kg de prunes d'Ente. Grâce à sa valeur nutritive et à sa longue conservation cette denrée était particulièrement appréciée dans la marine où il aidait notamment à éviter le scorbut.
La production de pruneaux d’Agen atteint en moyenne 40 000 tonnes de pruneaux d’AGEN IGP par an, produits par 1 140 producteurs sur une superficie de 9 740 hectares. 20 % des vergers sont cultivés en agriculture biologique. La récolte s’effectue traditionnellement autour du 15 août et jusqu’à mi-septembre. Une fois récoltées, le plus souvent mécaniquement, les prunes sont amenées à la station de séchage où elles vont être lavées, triées et disposées sur des claies. Ces claies sont ensuite entreposées dans des fours à prunes pendant une vingtaine d’heures. Les deux tiers de la production sont consommés sur le marché français et le reste à l’export.