Dernière mise à jour le 29 octobre 2024
Le mois de septembre est traditionnellement l’époque de la récolte des noisettes. Ce fruit particulier que l’on peut trouver dans les haies mais qui est aussi cultivé à grande échelle en vergers ou noiseraies. En France il existe une grande coopérative rassemble plus de 350 producteurs mais aussi de plus petites unités de transformation et conditionnement qui offrent toutes des débouchés et des opportunités de diversification aux agriculteurs.
Avec l’automne, revient le temps des fruits secs. La récolte des noisettes bat en effet son plein. En 2023, les noiseraies à ne pas confondre avec les noyeraies dédiées aux noix, s’étendaient en France sur 7 902 hectares pour une production de 17 116 tonnes.
Il existe bien entendu des producteurs indépendants mais l’essentiel de la production est réalisé par la coopérative Unicoque dont le siège se situe à Cancon dans le Lot et Garonne et qui dispose de cinq sites de production. Cette coopérative a un projet de développement ambitieux à horizon 2030 : en arriver à un potentiel de production de 30 000 tonnes, soit 3 % du marché mondial contre 1 % à ce jour.
Aujourd’hui la grande majorité des producteurs se situent en Aquitaine et plus particulièrement en Lot et Garonne (60 % de la production française) et Tarn et Garonne (20 %). On recense toutefois 71 autres départements où des noiseraies à usage agricole et professionnel sont implantées.
On estime la production mondiale de noisettes à 1 million de tonnes. La Turquie est le premier producteur et exportateur mondial avec 70 % de la production mondiale.
L’Italie arrive au second rang, L’Espagne, les Etats-Unis (plus spécifiquement en Orégon) et l’Azerbaïdjan se hissent également au rang de grands producteurs.
En France, les surfaces de noisetiers ont progressé de 61,5% entre 2013 et 2023, ce qui traduit une forte dynamique de développement pour ce fruit à coque (source madeinfr.fr).
Tout le monde a entendu parler de célèbres marques de produits et confiseries produites à partir de noisettes. Les industries agro-alimentaires constituent donc un débouché important.
La consommation de noisettes en coques ou simplement décortiquées en France, quoiqu’en progression est relativement anecdotique. Sauf en ce qui concerne notre épargne, il n’y a donc pas de quoi nous comparer à des écureuils. Nous consommons d’ailleurs les noisettes sous forme de produits transformés, y compris dans la pâtisserie. Outre leur incorporation dans de la pâte à tartiner les noisettes peuvent être commercialisées :
En région Sud la plantation d’une noiseraie s’effectue de fin novembre à fin janvier avec généralement une densité de 600 à 800 arbres par hectare. La production n’atteint son pic qu’à partir de la 8ème année. Contrairement à certains vergers dont les arbres doivent être changés assez précocement, le noisetier peut rester en production optimale pendant de très nombreuses années. Certaines noiseraies sont ainsi âgées de plus de 40 ans.
Les noisettes sont cueillies manuellement sur l’arbre à partir de fin juillet mais plus majoritairement elle sont ramassées à maturité au sol de fin septembre à fin octobre. Cette récolte est facilement mécanisable et nécessite ensuite des phases de lavage, et se séchage. Le rendement est :
Le calendrier des travaux s’intègre bien avec celui d’autres productions végétales.
La fertilisation du noisetier pour produire les fruits à coques est spécifique. L’arbre produit des fleurs à la fois mâles et femelle, on let dit alors monoïque. Cependant les fleurs femelles d’un même noisetier ne peuvent être fécondées par ses propres fleurs mâles qu’on appelle les chatons, c’est ce qu’on appelle l’auto-incompatibilité. Il faut donc planter des variétés différentes en s’assurant qu’elles peuvent se polliniser entre elles.
Les fleurs femelles qui ressemblent à de petits bourgeons surmontés de stigmates rouges apparaissent souvent après la floraison des mâles. La sélection variétale est donc primordiale pour trouver entre deux variétés une période de concordance de floraison mâle femelle.
Enfin la pollinisation ne s’effectue pas par des insectes mais seulement au gré du vent. Parmi les ravageurs se trouve un petit insecte appel balanin dont la larve dévore l’amandon et perce ensuite la coque pour sortir ce qui nécessite une lutte phytosanitaire adaptée.