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Les Chambres d'agriculture répondent aux éléments du reportage "Où sont passés les 800 millions d’Euro du plan antipesticides ?"

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Dans la cadre de son émission Secrets d'infos, France Inter a diffusé un reportage le 11 décembre 2021 "Où sont passés les 800 millions d’Euro du plan antipesticides ?".

Les Chambres d'agriculture proposent un Vrai/Faux pour comprendre les différents éléments mis en avant dans le reportage.

 

 

 

En 2007, Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Environnement, lançait un grand projet : réduire de 50 % l’usage des pesticides, en 10 ans si possible, à travers un grand programme de subventions baptisé plan “Écophyto 2018”. "361 millions d’euros ont été engloutis sans résultat." (Mission parlementaire). "Les pesticides ont augmenté de 15%"

FAUX 

La quantité de substances actives vendue en moyenne triennale 2018-2020 est en baisse de 9,1% par rapport à 2009-2011 (première moyenne triennale du plan Ecophyto).

BSV (Bulletin de Santé du Végétal) : des initiatives qui poussent à utiliser des pesticides

"La mise en place de réseaux de surveillance l’explique en partie. L’idée consistait à surveiller des parcelles tests afin de détecter d'éventuelles maladies ou des insectes ravageurs, pour pouvoir alerter les agriculteurs. Mais le résultat, c’est qu’au lieu de réduire la consommation de pesticides, ce système d’alerte a parfois au contraire poussé à la consommation."

FAUX 

Le BSV ne fait pas de conseil, il aide les agriculteurs dans la conduite de la protection de leurs cultures. Il constitue un élément du processus de décision des agriculteurs en matière de protection des cultures en cohérence avec la réduction des PPP en :

  • incitant les agriculteurs à aller observer la situation dans leurs parcelles (méthodes et critères d’observation) 
  • rappelant les seuils de nuisibilité
  • contribuant à la prise de décision des agriculteurs dans leurs pratiques, notamment à ne pas traiter si le risque est nul ou non significatif,
  • incitant à mieux raisonner les pratiques à mettre en place en fonction de la situation sanitaire et des analyses de risques (pratiques alternatives, prophylaxie, etc.).

L’observation est la clef d’entrée de la baisse d’une utilisation raisonnée et donc d’une baisse d’utilisation de pesticides.

Groupe des fermes Dephy : des résultats très encourageants pour certains exploitants

"L’un des autres postes majeurs de subventions (13,5 millions d’euros par an) correspond à l’animation d’un réseau de fermes dit “Dephy”. L’idée était de fédérer un réseau de 3 000 exploitants qui s’engagent à réduire leur usage de pesticides, et à partager leur expérience pour servir d’exemple aux autres."

VRAI 

Chiffres IFT (Indicateur de Fréquence de Traitements Phytosanitaires) :

  • Grandes cultures / polyculture-élevage : -19% en moyenne entre l’entrée dans le réseau et la moyenne 2017-2018-2019 
  • Viticulture : -23% en moyenne entre l’entrée dans le réseau et la moyenne 2017-2018-2019 
  • Arboriculture : -24% en moyenne entre l’entrée dans le réseau et la moyenne 2017-2018-2019 
  • Maraîchage : -30% en moyenne l’entrée dans le réseau et la moyenne 2017-2018-2019 (pas de références régionales)

"Les bons élèves n’auraient pas été montrés comme des exemples à suivre pour inciter les autres"

FAUX 

  • Le réseau DEPHY produit de nombreux documents techniques, accessibles gratuitement pour les conseillers et les agriculteurs et référencés sur un site unique. Plus de 500 témoignages sont disponibles en ligne : https://ecophytopic.fr/dephy/les-productions-des-groupes-dephy-ferme
  • Ce réseau organise par ailleurs 2 actions de communication par groupe par an (soit + 350 actions de communication à l’échelle nationale chaque année) et des colloques régionaux sont régulièrement réalisés pour faire connaitre les résultats auprès des acteurs non engagés dans le dispositif (agriculteurs, conseillers, enseignants, …)
  • Le conseiller Bertrand Omon a été invité à présenter les résultats issus de son groupe Dephy sur l’utilisation d’herbicides ce mercredi 8 décembre devant l’ensemble des conseillers des Chambres d’agriculture de Normandie et de l’administration. 

"Des bénéficiaires de cet argent n’ont pas toujours été exemplaires" 

VRAI 

  • Il s’agit de cas très isolés pour lesquels la justice a été saisie et des condamnations ont été prononcées. 
  • Chambres d’agriculture France a adopté une charte de déontologie pour ses élus qui a pour objet de prévenir tout conflit ou prise d’intérêt.

"Les seuls gagnants sont les Chambres d’agriculture qui ont touché les subventions"

FAUX

Les financements accordés dans le cadre du plan Ecophyto sont redistribuées pour partie aux partenaires et financent à hauteur de 75% maximum les actions. Ces actions font l’objet d’un fléchage, d’un suivi et de contrôles quant à la réalisation des actions.

Par ailleurs, au-delà du plan Ecophyto, les Chambres d'agriculture : 

  • Ont formé plus de 100 conseillers supplémentaires dédiés pour l’accompagnement des agriculteurs pour la diminution de l’usage des produits phytosanitaires et dispensent un conseil phyto certifié par un organisme indépendant
  • Accompagnent une ferme sur deux dans la conversion Bio (cf. Chiffres du recensement agricole : les exploitations en bio représentent 12% des exploitations françaises en hausse de 8% par rapport à 2010) et les accompagnent techniquement. Elles sont à l’origine de la création et de l’organisation tous les deux ans du salon professionnel TECH&BIO qui en 2021 a accueilli 18 000 visiteurs à la recherche de solutions alternatives à l’utilisation des pesticides
  • Ont fait de l’accompagnement des transitions dans l’agriculture, un axe majeur dans leur projet stratégique 2019/2020 avec des objectifs repris dans le Contrat d’Objectifs et de performance signé avec l’Etat le 25 novembre dernier. 

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