Quels enjeux et perspectives pour la fleur coupée française

La Saint-Valentin constitue un pic de ventes pour de nombreux fleuristes et donc de revenu pour nos horticulteurs. Il se vend plus de 20 millions de bouquets de roses par an en France mais le nombre de variétés de fleurs disponibles permet également la plus grande créativité. Mais d’où viennent les fleurs que nous offrons. Il faut savoir qu’en fleurs coupées, la France est particulièrement déficitaire et que 80 à 85 % de ce que nous achetons provient d’importations. De janvier à septembre 2022 nos importations ont ainsi atteint la valeur de 247 millions d’euros dans cette catégorie.

Nos principaux pays fournisseurs sont : 

• les Pays-Bas, 
• la Belgique,
• l’Italie,
• l’Espagne,
• le Kenya (premier pays producteur de roses), 
• Israël, 
• l’Equateur,
• la Colombie.  

Sur 2 761  exploitations horticoles ornementales recensées en France (4 900 hectares), seulement 400 sont spécialisées en fleurs coupées.  Près de 42 % des surfaces spécialisées dans ce type de production se situent en PACA.  Les autres grands bassins de productions se situent en Pays-de-la-Loire et en Ile de France. Certaines variétés de fleurs à bouquet sont dominantes en France  comme les anémones, les pivoines, les renoncules, les roses, le muguet…  Les ventes de fleurs coupées représentent 6 % des végétaux ornementaux commercialisés contre 36 % pour les plantes de pépinières (jardinage) et 20 % de plantes en pot. Ces entreprises n’échappent pas à la disparition voire à une restructuration importante du secteur horticole qui subit chaque année dans sa globalité une perte de 4,5 % par an de leur nombre depuis 2011.

Plusieurs labels

Si dans une démarche fort louable vous souhaitez réduire votre empreinte carbone et agir pour un monde plus socialement responsable, n’hésitez pas à effectuer votre achat sous le label Fleurs de France. Ce label créé en 2015 garantit le fait que les fleurs que vous offrez avec flamme et ardeur ont bien été cultivées en France. Depuis le 1er janvier 2017, "Fleurs de France " est désormais réservé aux végétaux produits par des horticulteurs et pépiniéristes français engagés également dans une démarche éco-responsable ou de qualité reconnue.

Plusieurs certifications existent en effet sur le marché : 

• Certification environnementale plante bleue, garantissant que les végétaux ont été produits de manière éco-responsable,
• MPS label qui vise à mesurer l'impact sur l'environnement des productions horticoles. Inscrites dans une démarche de développement durable, les entreprises adhérentes s'engagent à contrôler les intrants de leurs exploitations : eau, énergie, fertilisants...,
• Charte qualité fleurs coupées, garantissant leur bonne tenue en vase et quelques engagements en faveur de l’environnement, 
• Label rouge, garantissant le respect d’un cahier des charges qualitatif,
• Agriculture biologique…

Beaucoup de fleurs viennent de l’étranger et sont cultivées en Afrique et en Amérique du Sud. Max Havelaar, plus connu pour sa marque de café a intégré les fleurs dans ses filières de commerce équitable en créant son label Fairtrade/Max Havelaar. Ces fleurs sont produites selon les critères sociaux et environnementaux d’un cahier des charges strict : rémunération, conditions de travail, participation au développement local, respect de l’environnement.

Le collectif de la fleur française a également été créé pour soutenir la production de fleurs françaises locales et de saison. 

Alors pour la Saint-Valentin, soyez amoureux soyez exigeants sur la qualité des fleurs que vos offrez, mais essayez de privilégier des fleurs produites en France.