Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Toutes les actualités > Développer les couverts végétaux

Développer les couverts végétaux

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Les couverts végétaux ou cultures intermédiaires évitent de laisser le sol à nu après les moissons et les labours. Les atouts de cette pratique sont nombreux et ils peuvent aussi contribuer à l'atténuation et à l’adaptation au changement climatique.

Qu’est-ce que sont les couverts végétaux ?

Le principe des couverts végétaux consiste à planter des cultures intermédiaires entre deux cycles de cultures principales ou d’implanter des couverts herbacés au milieu des plantes pérennes (arboriculture, viticulture). Ce type d’implantation entre deux cultures principales est de plus en plus utilisé dans les exploitations françaises. Il en existe différentes variétés en fonction de l’objectif visé et de la durée d’implantation :  

  • Les CIPAN (Culture Intermédiaire Piège à Nitrate) présentent un intérêt agronomique car elles permettent de capter l’azote disponible dans le sol entre deux cultures et de réduire sa dissémination par lessivage
  • Les CIVE ou Culture Intermédiaires à Valorisation Energétique ont pour objectif également de produire de la biomasse pour alimenter une unité de méthanisation ou une bio-raffinerie
  • Les cultures dérobées permettent de commencer une seconde production (souvent fourragère) sur la même parcelle que la culture principale
  • Les couverts faunistiques et floristiques (ou couverts à gibiers ou jachère faune sauvage) sont eux destinés à favoriser la biodiversité et entrent dans le cadre des mesures agro-environnementales (MAE) 
  • Les engrais verts ont un rôle premier d’apporter azote et matières organiques au sol et ainsi de le structurer.  


Les couverts végétaux sont généralement des espèces de type céréale, graminée ou légumineuse, utilisées en mélange. Les espèces de légumineuses couramment utilisées sont les trèfles (blanc, incarnat, jaune,etc.), la vesce, le pois, la féverole. Pour les non-légumineuse, on peut citer pour exemple moutarde, radis, navette, avoine rude, ray-grass, moha, phacélie, sorgho…  

Les légumineuses permettent de fixer l’azote atmosphérique et d’enrichir le sol en azote, les céréales et graminées ont un réseau racinaire permettant de capturer efficacement les nutriments et de les remonter à la surface, permettant une meilleure disponibilité pour les cultures suivantes 

Leur mise en place est encouragée, notamment par les aides de la Politique Agricole Commune (PAC) ainsi que par les directives européennes dites «directives nitrates» qui imposent une couverture des sols agricoles sur les zones vulnérables en hiver. 

À quoi servent les couverts végétaux ? 

Les avantages et intérêts de ce type de pratique sont nombreux tant au niveau agronomique que pédologique, environnemental et économique : 

  • Protection et fertilité des sols 
  • Réserve de biodiversité 
  • Réduction de la consommation d’intrants 

Comment cette pratique permet d'atténuer le changement climatique ?

En ce qui concerne l’atténuation du changement climatique, les couverts végétaux permettent d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique grâce :  

  • au stockage du carbone dans la matière organique du sol par le biais du système racinaire  
  • à la captation des nitrates en l’absorbant dans la biomasse 
  • à la fixation de l’azote atmosphérique quand des légumineuses sont utilisées. Cet azote contenu dans la biomasse sera progressivement libéré dans le sol après enfouissement ce qui peut diminuer ensuite les besoins et ou le niveau de recours aux intrants azotés, dont la fabrication est émettrice de gaz à effet de serre. 

L’implantation de couverts végétaux permet  grâce à la couverture du sol par les plantes d’augmenter la part de rayonnement solaire réfléchi par la surface, ce qui réduit l’énergie disponible à la surface pour chauffer le sol et l’atmosphère. Aussi, via la transpiration, ils refroidissent la surface (comme une climatisation) limitant ainsi la quantité d’énergie réémise sous forme de rayonnement infrarouge ou sous forme de tourbillons d’air chaud. 

Comment cette pratique permet de s’adapter au changement climatique ?

L'utilisation massive de couverts végétaux en agriculture actionne deux leviers face au changement climatique : 

  • En termes de lutte contre le changement climatique, la biomasse végétale capte le CO2 atmosphérique et en restitue une partie au sol sous forme de carbone organique. Ils participent ainsi à contrebalancer les émissions de CO2 d'origine anthropique. 
  • En termes d’atténuation de l’impact du changement climatique, le semis sous couvert végétal permet de conserver une humidité de surface propice à la germination des cultures. Autre exemple : en hiver, le couvert végétal permet de protéger le sol d'événements climatiques devenus plus violents. 

Comment les Chambres d’agriculture accompagnent les agriculteurs dans la mise en ouvre des couverts végétaux ? 

Les conseillers des Chambres d’agriculture accompagnent les agriculteurs : 

  • dans la mise en œuvre de ces techniques (choix des espèces à implanter, date de semis...) 
  • dans les démarches plus globales de transitions agroécologiques des systèmes de production, comme dans le cadre du réseau DEPHY Ecophyto. 70 % des groupes DEPHY sont accompagnés par les Chambres d’agriculture.