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Moissons 2022 : résultats contrastés en production céréalière

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Le secteur des grandes cultures (céréales et oléagineux) a été bousculé. Aux répercussions du conflit en Ukraine est venu s’ajouter la grande sécheresse de l’année 2022. Ces turbulences portent en elles des pistes de réflexions sur les futures modes de production à adopter pour répondre au défi climatique et pour approvisionner les marchés sur lesquels la demande reste forte.

Des productions céréalières orientées à la baisse

La production de blé tendre en quelques chiffres :

  • 54 % de la production céréalière en France en 2022
  • 34 millions de tonnes en 2022
  • soit un repli modéré de 4,4% /2021.

La diminution des surfaces de 5,8 % explique ce repli, sans pour autant que ce dernier ne soit particulièrement significatif, puisque les rendements ont de leur côté augmenté :

  • 72,1 q/ha en moyenne nationale en 2022
  • contre 71,1 l’an dernier.

Les rendements dans les principaux départements producteurs, notamment dans l’Eure, la Somme, la Marne, le Pas-de-Calais, l’Oise, l’Eure et Loir et l’Aisne se situent au-dessus la moyenne nationale,  en se situant entre 80 à 90 q/ha. 

L’annonce d’une catastrophe céréalière – et surtout en blé tendre – en France n’a donc pas eu véritablement lieu.

En blé dur, la baisse de la production est beaucoup plus significative :

  • 14,2 %
  • en dépit d’un rendement quasiment stable (53q/ha).

Un léger recul pour l’orge : 

La production d’orge a subi un léger recul de production du fait de l’affaiblissement des rendements :

  • environ 11,4 millions de tonnes
  • une moyenne nationale de 62 q/ha en 2022 contre 66 q/ha en 2021.

Un rendement de maïs très impacté par le climat

C’est en maïs que l’état de la production est le plus préoccupant.

Les conditions climatiques – printemps et été secs et chauds – ont été préjudiciables à la culture de cette céréale :

  • à peine 13 millions de tonnes (chiffre encore provisoire)
  • une baisse des surfaces est de l’ordre de – 5,8 %.

Pour un rendement lui aussi orienté à la baisse, passant de 100 q/ha en 2021 à 86,7 en 2022.

Malgré la bonne tenue des récoltes allemandes, hongroises et polonaises, la production de blé tendre est également en baisse à  l’échelle de l’UE :

  • 126 millions de tonnes contre 131 un an auparavant.

La baisse est également limitée en blé dur, et en orge, et baisse sensiblement en maïs. La sécheresse s’est en effet répandue sur la quasi-totalité des pays européens, endommageant les récoltes de céréales, et spécifiquement du maïs, dont la production est passée de 73 à 65,4 millions de tonnes en un an.

Des prix en recul mais toujours à un haut niveau

Après avoir atteint des sommets, le cours du blé tendre s’est replié à partir du mois de juillet, en particulier sous l’effet de l’Accord trouvé entre l’Ukraine et la Russie. Le pic de 420 € la tonne ne s’est pas prolongé, le prix du blé revenant aux alentours des 340 €/tonne en août. Prix moins tendu, mais qui demeure malgré tout élevé, en particulier pour les principaux pays importateurs que sont l’Egypte, l’Indonésie, l’Algérie, la Tunisie ou le Liban.

L’état du marché des céréales sera dans l’année qui vient, étroitement conditionné par l’évolution de la guerre, par le prix et la disponibilité de l’énergie, et par voie de conséquence, des engrais. 

Articlé écrit

par Thierry Pouch,

économiste - Chambres d’agriculture France