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La baisse du nombre d’éleveurs et de cheptel

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Les chiffres du recensement agricole 2020 soulignent un fait irréfutable, la France ne cesse de perdre depuis les années 70 un nombre assez conséquent d’exploitations et d’actifs agricoles.

Parmi les catégories ou secteurs les plus impactés figurent l’élevage :

  • 30 % de nos élevages auraient ainsi disparu entre 2010 et 2020,
  • soit 63 500 exploitations en moins.

Ceci représente les deux tiers de la disparitiondu nombre global d’exploitations agricoles constaté.

En termes d'emploi, les exploitations d'élevage ont également été confrontées à des pertes importantes : 80 000 équivalents temps pleins perdus entre 2010 et 2020.

Les exploitations « bovins lait » plus durement touchées

Parmi les exploitations les plus touchées cette érosion, figurent les exploitations laitières.

De 175 000 en 1988 soit 4 ans après l’instauration des quotas, il ne reste plus que 35 000 éleveurs laitiers en 2020. L’instauration de ces quotas, si elle a pu éventuellement freiner cette pente, n’a donc pas réussi à en stabiliser le nombre.

En bovin viande, il ne reste plus que 48 000 exploitations, contre 62 000 dix ans plus tôt. L’érosion est également importante, voire inquiétanteconcernant à terme notre souveraineté alimentaire.

Contrairement à l’image que certains voudraient véhiculer, la taille de nos élevages bovins reste modérée. Nous sommes donc loin des fermes usines que certains se complaisent à dénoncer.

Ainsi 70 % des exploitations à orientation technico économique bovin viande évoluent sur de petites structures, et un très faible nombre sur des grandes. Le contraste est saisissant avec l’élevage laitier, un peu plus concentré autour des moyennes et grandes structures, mais ne correspondant pas cependant aux fantasmes de certains. 

Ovins, caprins, porcins, tous les voyants vers le bas

Les élevages d’ovins-caprins et de granivores (volailles), n’échappent pas à cette tendance baissière :

  • Les premiers ont perdu 20 000 exploitations entre 2010 et 2020,
  • Les seconds seulement 10 000, une baisse à peu près constante depuis les années 1980.

Les voyants sont également au rouge en ce qui concerne l’élevage porcin. En deux décennies, le nombre de truies a reculé de 2,2 % par an, se traduisant par une baisse annuelle du cheptel porcin de – 1,2 %.

L’élevage porcin est ainsi passé en vingt ans de 15,3 à 12 millions de têtes. Sur cette même période, on peut mesurer la dégradation du taux d’auto-approvisionnement de la France. En 2021, ce taux était encore de 105 %, il n’est plus que de 100,2 % en 2022.

Si l’analyse de ces différentes évolutions est alarmante, des leviers et scénarios existent encore pour freiner ces tendances et tâcher de préserver notre souveraineté alimentaire. Ce volet fera l’objet d’un prochain article de notre série.

 

Le service Etudes économiques et prospective de Chambres d'agriculture France a réalisé un diagnostic économique détaillé sur l’élevage et une prospective intitulée « Regards d’avenir sur l’élevage en France ».

Celle-ci est disponible en intégralité ici.

Nous vous en livrons ici quelques extraits agrémentés à chaque fois d’un podcast.

Podcast : L'évolution des effectifs d'éleveurs et de cheptels